Plague Town
En voyage en Irlande, une famille américaine cherche un peu de dépaysement dans un coin perdu de campagne. Après avoir raté le dernier bus qui pouvait la ramener à l’hôtel, elle décide de trouver le village le plus proche pour s’abriter. Mais rapidement, elle réalise qu’elle est observée par d’étranges enfants au visage difforme…
Les enfants tueurs, une manne du cinéma d’horreur qui alimente encore aujourd’hui des œuvres récentes comme The Children ou Vinyan. Ou comment créer le malaise en utilisant le symbole même de l’innocence pour commettre d’horribles exactions. Le réalisateur David Gregory, spécialiste du genre (il a réalisé près d’une centaine de documentaires sur le 7e Art, la majorité étant consacrés au fantastique ou à l’épouvante), montre qu’il a bien retenu la leçon de ses aînés, et s’inspire largement du chef‑d’œuvre espagnol Les révoltés de l’an 2000, sans oublier la série des Children of the Corn, alias Les démons du maïs, tirée d’un récit de Stephen King.
Ces gamins tueurs sont d’ailleurs la principale attraction de Plague Town : horriblement déformés mais rappelant leur nature enfantine à coups de comptines rapidement parasitées par des rires cristallins et crispants, ils attaquent sans raison apparente et avec une violence rare, selon ce qui ressemble à un étrange rituel venu du fond des âges convoquant l’atmosphère de The Wicker Man. À leur tête, Rosemary, inquiétante jeune fille à la peau d’albâtre dont les yeux ont été « empruntés » à une infortunée victime. L’origine de ces petits monstres ? La consanguinité séculaire des habitants du village, qui tentent de « purifier » leur sang en prélevant celui des malheureux visiteurs.
Dommage que David Gregory n’ait visiblement pas les armes pour donner à ses effrayants bambins l’écrin cinématographique adéquat. Dénuée de rythme, souvent maladroite, la mise en scène affiche un amateurisme gênant, là où un traitement visuel à la Massacre à la tronçonneuse, insurpassable modèle dans le domaine du malaise poisseux suscité avec 3 euros 6 sous, aurait offert à Plague Town un impact maximal. Guère aidé par un scénario mécanique et des protagonistes pour la plupart horripilants, le réalisateur échoue donc à magnifier son « bestiaire », condamnant ainsi son film à l’oubli.