par Jean-Baptiste Thoret
14 décembre 2010 - 10h41

Vincere

année
2009
Réalisateur
InterprètesGiovanna Mezzogiorno, Filippo Timi, Fausto Russo Alesi, Michela Cescon, Corrado Invernizzi
éditeur
genre
sortie
30/11/-0001
notes
critique
7
10
label
A

On pensait déjà tout savoir de Mussolini, la dictature inique qu’il fit régner sur l’Italie des années 1930, sa moustache grotesque, ses allures de tribun qui aurait fait passer le Dictateur de Chaplin pour un sinistre personnage, son alliance avec les Nazis, etc.

Mais Marco Bellochio, cinéaste engagé de 70 ans et auteur d’une œuvre déjà monstre (depuis Les poings dans les poches en 1965 à Buongiorno Notte en passant Le Diable au corps en 1986) plonge sa caméra dans la vie secrète de l’homme, dans les coursives opaques et peu reluisantes d’une jeunesse au cours de laquelle Benito, alors fervent militant socialiste, rencontre une jeune femme, Ida Dalser (Giovanna Mezzgiorno, formidable), lui fait un fils et l’abandonne au moment où il accède au pouvoir. Ida découvre alors que Benito était déjà marié et père de quatre enfants. Mise à l’écart du palais présidentiel, puis jetée dans un hôpital psychiatrique, Ida veut d’abord croire à une mise à l’épreuve de son amour et tente de prouver à une hiérarchie sourde et aveugle qu’elle est l’autre femme du Duce.

Présenté à Cannes la même année que Le ruban blanc dont il est la version réussie, Vincere est un modèle d’intelligence et de subtilité. Bellochio évite d’abord le piège du regard rétrospectif qui aurait consisté à charger le jeune Mussolini, chien fou prométhéen qui défie Dieu et dope le peuple de son énergie hors normes, des attributs caricaturaux de ce qu’il deviendra plus tard, soit ce Duce avide de pouvoir et prêt à tous les compromis. Bellochio envisage Mussolini, mais du point de vue de cette maîtresse cachée, passionnée et fiévreuse, obstinée et courageuse, dont l’unique faute est de ne pas comprendre que son ennemi n’est pas un dictateur qu’elle a aimé follement, mais un système fasciste tout entier. Élégant, poétique, audacieux (voir le mélange d’images d’archives et de fictions reconstituées), Vincere est à voir absolument.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
20/05/2010
image
1.85
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Italien Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français
8
10
image
La sobriété prime tout en magnifiant cette photographie noire, presque plombée, en tout cas très opprimante, jouant sur les jeux d'ombres et lumières, les contrastes corsés et les teintes désaturées. C'est hermétique mais beau, d'autant que la compression ne souffre d'aucun défaut. Et il fallait le faire dans ces conditions.
7
10
son
Une belle spatialisation en VO comme en VF pour un film qui ne joue pourtant absolument pas sur le registre de la sensation. On apprécie l'aisance des dialogues et leur clarté, le jeu raffiné sur les ambiances, et aussi la musique, toujours appropriée, diffusée convenablement sur toutes les enceintes.
8
10
bonus
- Préface et présentation du cinéaste Marco Bellochio par Jacques Nandelbaum (6')
- Documentaire en six parties « Mussolini, secret de famille » (50')
De quoi explorer la vie secrète et publique de Mussolini. Un documentaire passionnant en forme de cours d'histoire didactique et édifiant. Présentation de Marco Bellochio par Jacques Nandelbaum parfaite également pour appréhender au mieux le film.
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