par Laurence Mijoin
26 août 2010 - 15h36

Conte de la frustration

année
2010
Réalisateurs
InterprètesNicolas Cazalé, Leïla Bekhti, Roschdy Zem, Omar Sy, Fred Testot, Marie Guillard
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

À Marseille, Daniel est un trentenaire mal dans sa peau qui vit de petits boulots tout en rêvant de faire son trou dans l’industrie de la musique. Il vit avec la belle Safia, mais celle‑ci est de plus en plus triste de voir Daniel enfermé dans son petit monde fait de glande, de sorties entre potes, d’heures passées devant l’ordinateur à composer de la musique… Un soir, alors qu’elle a prévu un dîner aux chandelles afin d’annoncer à Daniel qu’elle est enceinte, celui‑ci part en virée. Elle fait ses valises et quitte l’appartement. Quand Daniel rentre, il comprend ce qu’il s’est passé. Pour le jeune homme, c’est le début d’une descente aux enfers…

Atypique projet que celui mis sur pied par le rappeur d’IAM, Akhenaton, et le réalisateur Didier D. Daarwin. Basé sur un album conceptuel du premier, diffusé à la télévision il y a peu, Conte de la frustration mélange 4e et 7e arts en effaçant les frontières entre film musical et clip vidéo, puisqu’outre les séquences de narration classique, les interprètes des chansons apparaissent à l’image et scandent parfois le texte des acteurs. Le résultat est d’une belle cohérence, en raison d’une mise en scène polyvalente et très bien pensée, alternant élégance, classicisme documentaire et expérimentation.

L’histoire n'est pas en reste. Loin des clichés qui collent à l’univers du rap, Conte de la frustration décrit la prise de conscience tardive d’un jeune trentenaire apathique, figé dans sa vie comme dans ses rêves, prisonnier d’un carcan fait d’habitudes, d’absence de risques, d’ignorance de l’autre. Dans le rôle de Daniel, Nicolas Cazalé excelle, touchant dans la douleur et impressionnant dans la colère, tandis que sa partenaire Leïla Bekhti (Sheitan, Un prophète), confirme son talent, fait à la fois de force et de douceur.

Si l’on peut regretter la faiblesse d’un ou deux morceaux (notamment l’interprétation pas toujours juste de la chanteuse Rivka) et la courte durée du film, qui aurait gagné à offrir un peu plus de présence à ses deux protagonistes principaux, Conte de la frustration est une création aussi originale que maîtrisée, une fiction télé qui dépasse allègrement le cadre pour laquelle elle a été créée et acquiert sa propre personnalité. Dans le Paf, ça n’arrive pas tous les jours.

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Tous publics
Prix : 14,99 €
disponibilité
06/09/2010
image
1.85
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Français Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
8
10
image
Très beau rendu que celui proposé par cette édition, avec un piqué agréable malgré l’origine numérique des images, une définition probante et une colorimétrie qui épouse parfaitement les différentes teintes de la photographie. Seul défaut, un encodage parfois visible, qui occasionne quelques fourmillements.
7
10
son
Si la piste Dolby Digital 5.1 manque un peu de présence au niveau des surrounds (surtout mis à contribution lors des passages musicaux), le mixage se montre plus subtil que celui de l’encodage stéréo qui, s’il possède une dynamique un peu plus marquée, pâtit également d’aigus trop présents.
7
10
bonus
- Making of du film (35')
- Making of de l'album (9')
Deux making of, l’un pour le film, l’autre pour l’enregistrement de l’album, chacun permettant de mieux cerner la démarche artistique singulière du projet, et de constater l’ambiance à la fois concentrée et détendue qui régnait sur le plateau.
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