par Laurence Mijoin
26 août 2010 - 10h33

Capitaine de Castille

VO
Captain from Castile
année
1947
Réalisateur
InterprètesTyrone Power, Jean Peters, Cesar Romero, Lee J. Cobb, John Sutton, Antonio Moreno
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

En 1517, le jeune noble espagnol Pedro de Vargas et sa famille sont emprisonnés par l’Inquisition sous un prétexte fallacieux. Lorsque sa petite sœur décède à la suite d’un interrogatoire, Pedro réussit à tuer son bourreau et à prendre la fuite à l’aide d’une jeune paysanne qu’il avait auparavant aidée. Il décide alors de se joindre à l’expédition d'Hernando Cortez, qui part explorer le Nouveau Monde.

Spécialiste des grandes fresques hollywoodiennes, Henry King renouvelle ici sa fructueuse collaboration avec la star Tyrone Power pour un projet extrêmement ambitieux, tourné sur les lieux mêmes de l’action (le Mexique). Décors naturels, reconstitution impressionnante, figurants par milliers, drame, action, exotisme, amour… Tous les ingrédients du divertissement de l’âge d’or hollywoodien sont réunis, le tout baignant dans un Technicolor resplendissant.

Mais derrière la façade de respectabilité d’une production rondement menée et riche en péripéties, il est permis de s’interroger sur les partis pris scénaristiques de Capitaine de Castille. Car sous le vernis de l’aventure familiale et fastueuse, on peut déceler un hymne à peine voilé à la naissance de l’Amérique, terre promise et nouveau berceau de la civilisation, en opposition à une Europe vieillissante et décadente sombrant dans l’obscurantisme représenté par l’Inquisition. La ‑sublime‑ séquence finale est à ce titre révélatrice. Henry King utilise un heureux hasard (un volcan entré en éruption durant le tournage) pour livrer des plans d’une rare beauté montrant Cortez et ses hommes, dont Pedro de Vargas, avancer sous un ciel chargé de menaces. Dans leur dos, ledit volcan crachant sa noire fumée. Devant eux, un paysage idyllique mis en valeur par les rayons du soleil qui parviennent à traverser les nuages cendreux. Autrement dit, l’adieu à un sombre passé, et la promesse d’une vie meilleure.

Mais ce serait oublier que l’expédition de Cortez donna le signal à l’extermination de toute une civilisation et à la conquête violente d’un continent par les troupes de conquistadores. Le personnage de Cortez, s’il apparaît comme un fieffé roublard, est d’ailleurs interprété par l’ultra‑charismatique Cesar Romero, et semble finalement ne retenir qu’une seule version de l’Histoire, la plus positive, bien sûr. Bref, d’un obscurantisme à un autre, le cinéma hollywoodien menait avec Capitaine de Castille une de ces opérations de communication séduisantes destinées à ériger l'Amérique en tant que modèle universel. Ce n'était pas la première, ni la dernière.

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Captain from Castile
Tous publics
Prix : 14,99 €
disponibilité
16/07/2010
image
1.33
SD 576i (Mpeg2)
4/3
bande-son
Français Dolby Digital 1.0
Anglais Dolby Digital 1.0
sous-titres
Français
7
10
image
La restauration du master permet un rendu très propre et homogène, avec des couleurs bien présentes lors des scènes de jour, et une définition très correcte qui fait admirablement ressortir certains détails. Dommage que les contrastes ne soient pas toujours à la fête lors des passages nocturnes, qui manquent d'éclat et de précision.
5
10
son
Les deux pistes sonores sont ici disponibles en Dolby Digital 1.0. La version originale est dénuée de souffle, et met joliment en avant les dialogues et l’excellente musique d’Alfred Newman, le tout profitant d’une dynamique satisfaisante. En revanche, la piste française (dont certains passages ont été perdus, le film étant alors en VOST), en plus de souffrir d’un doublage très daté et théâtral, est parasitée par un souffle parfois désagréable et quelques craquements.
5
10
bonus
- Interview de Doug Headline (14')
- Filmographies
- Galerie photos
- Bande-annonce
Le journaliste, auteur, scénariste et cinéaste Doug Headline, notamment connu pour avoir été l'un des piliers du magazine Starfix, livre une belle somme d'informations sur le film, son tournage et son équipe. Un bonus passionnant mais un peu court, qui compense par ses anecdotes l'absence d'analyse critique de l'œuvre. Le reste de l’interactivité est fonctionnel.
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