par Laurence Mijoin
27 août 2010 - 12h59

Les garçons

VO
La notte brava
année
1959
Réalisateur
InterprètesLaurent Terzieff, Jean-Claude Brialy, Elsa Martinelli, Antonella Lualdi, Franco Interlenghi, Mylène Demongeot
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Rome. Scintillone (Jean‑Claude Brialy) et Ruggeretto (Laurent Terzieff), deux petites frappes, ont volé une voiture et tentent désormais de revendre son chargement, des armes. Accompagnés de deux prostituées (les splendides Elsa Martinelli et Antonella Lualdi) qu’ils ont « commandées » pour la journée, ils partent en virée afin de refourguer le butin…

Le metteur en scène Mauro Bolognini signe avec Les garçons sa première collaboration avec Pier Paolo Pasolini, ici scénariste. Les univers des deux cinéastes se mêlent harmonieusement, Bolognini livrant une œuvre sociale (thème de prédilection de Pasolini) explorant deux facettes de la marginalité italienne, les voyous et les prostituées.

La société ici dépeinte est un monde où tout peut se monnayer, où l’on peut satisfaire ses désirs primaires à n’importe quel prix. Et, par conséquent, l’argent n’en a pas. Les voyous, personnages vils et immoraux, sont prêts à tout pour arriver à leurs fins, l’amitié fraternelle ne freinant aucun de leurs bas instincts. Finalement, ce sont les femmes, émouvantes et plus sensibles qu’elles ne le paraissent, qui tirent leur épingle du jeu.

En filigrane, le réalisateur montre que les traditions (la scène de l’enterrement, puis le signe de croix que font les prostituées en regardant passer la procession funéraire), si ostensibles soient‑elles, ne parviennent pas à enrayer, ni à dissimuler, les exactions auxquelles se livrent les jeunes malfrats, et encore moins à empêcher l’évolution des mœurs, notamment l’émancipation sexuelle.

Enfin, Bolognini, connu pour son formalisme, n’oublie pas de soigner l’esthétique de son long métrage. Les acteurs sont tous admirablement photographiés, surtout ses actrices qu’il admirait, nez noble et yeux charbonneux, ainsi que le regretté Laurent Terzieff, d’une insolente beauté. L'aura sexuelle de ces jeunes gens est d'ailleurs l’une des composantes essentielles du film de Bolognini : le sexe est un thème latent, tout juste esquissé et suggéré par la sensualité des compositions.

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La notte brava
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
22/07/2010
image
1.33
SD 576i (Mpeg2)
4/3
bande-son
Italien Dolby Digital 1.0
sous-titres
Français
7
10
image
Cette copie propose une belle définition et un N&B éclatant, doté de très beaux contrastes. Hélas, la compression n'est pas du même niveau, l'image étant parasitée par de fréquents fourmillements. Et si la restauration semble avoir été bénéfique, on relève encore de nombreux défauts de pellicule (points blancs…). Heureusement, la très belle photographie compense ces quelques handicaps.
7
10
son
Si l'on arrive à faire abstraction des problèmes de post-synchronisation (fréquent dans le cinéma italien de cette époque), la qualité de cette piste sous-titrée en français s'avère tout à fait correcte compte tenu de l'âge du film. Malgré des ambiances sonores un peu étouffées, les dialogues demeurent intelligibles et la musique bien mise en avant.
5
10
bonus
- Acteurs dans le cinéma de Mauro Bolognini (13')
- Préface de Jean A. Gili (9')
Dans la préface, l'historien du cinéma Jean A. Gili se livre à une présentation et à une analyse courte mais pertinente du film de Mauro Bolognini, abordant la collaboration du cinéaste avec Pasolini. Dans le second bonus (« Acteurs… »), le comédien Andrea Occhipinti, qui avait joué dans La chartreuse de Parme de Bolognini, parle de sa rencontre avec le réalisateur, mais aussi de ses relations avec ses acteurs, son admiration pour ses actrices, ses techniques de travail… Deux suppléments courts mais informatifs.
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