par Jean-Baptiste Thoret
07 octobre 2010 - 15h31

Bad Lieutenant, escale à la Nouvelle-Orléans

VO
Bad Lieutenant, Port of Call New Orleans
année
2010
Réalisateur
InterprètesNicolas Cage, Eva Mendès, Val Kilmer, Xzibit, Brad Dourif, Tom Bower, Jennifer Coolidge
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A

Lorsqu’on lui demandait s’il avait vu le Bad Lieutenant d’Abel Ferrara et ce qu’il en pensait, Werner Herzog répondait par la négative, façon sans doute de dissiper le malentendu contenu dans le titre de son film. Le Bad Lieutenant de Herzog n’entretient avec celui de Ferrara qu’un rapport lointain, fantomatique même, si ce n’est que dans les ceux cas, on suit un flic cocaïnomane et halluciné (Harvey Keitel chez l’autre, Nicolas Cage ici), côtoyant partout les puissances du Mal et enquêtant sur un meurtre inaugural (ici, une famille sénégalaise). Pour le reste, la comparaison s’arrête là. Le flic de Herzog poursuit sa quête comme un obstiné, protège une prostituée dont il va tomber amoureux (Eva Mendes, dans un rôle presque identique à celui qu’elle avait dans La nuit nous appartient), pactise avec les mafias locales et transgresse la loi à tout bout de champ.

À l’origine, Bad Lieutenant se déroulait à New York. Herzog a tenu à déplacer l’intrigue à la Nouvelle‑Orléans, juste après l’ouragan Katrina, autrement dit dans une ville en crise dont les repères se sont effondrés. Le film s’ouvre sur un serpent furetant dans les eaux boueuses d’une prison laissée à l’abandon, manière très herzogienne de mélanger l’homme et la nature, la réalité et l’hallucination (voir ces iguanes que seul le flic perçoit).

Débarrassé de toute l’imagerie religieuse du film de Ferrara, ce Bad Lieutenant évolue entre la tragédie et la farce, le grotesque et la poésie, filme des gunfights sur fond de musique cajun et des âmes de gangsters abattus qui dansent comme si de rien n’était.

Une petite merveille qui, après Rescue Dawn, montre que le réalisateur d’Aguirre et de Fitzcarraldo est revenu au premier plan.

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Bad Lieutenant, Port of Call New Orleans
Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
24/08/2010
image
1.85
HD 1 080p (VC-1)
16/9 natif
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français
10
10
image
L’image de cette édition Blu-Ray est tout simplement exceptionnelle. La compression se montre excellente et la palette colorimétrique plus que généreuse. La profondeur de champ remarquable met en exergue une gestion des contrastes exemplaire. Que ce soit les scènes de nuit, de jour ou les délires psychédéliques du héros, le traitement d’image ne souffre d’aucun défaut, avec un niveau de détail qui donne le vertige (la moumoute de Nicolas Cage est parfaitement restituée, cheveu par cheveu).
7
10
son
Quel dommage que les pistes sonores ne soient pas au diapason de la qualité d’image. La musique omniprésente « mange » parfois les dialogues. Heureusement, la bonne répartition des effets crée un environnement sonore général satisfaisant. Notamment lors de la séquence finale, offrant une expérience sonore détaillée et une excellente gestion des basses.
5
10
bonus
- Interview de Werner Herzog (12')
- Making of (32')
- Photos de Lena Herzog
Au-delà du making of qui a le mérite de montrer quelques moments intéressants des coulisses du tournage (même si Nicolas Cage est très peu présent dans ces images), on ne peut qu’être admiratif devant l'interview de Monsieur Herzog. Non seulement le cinéaste a l'air singulièrement content de lui (après tout, c’est son droit le plus strict), mais en onze minutes d’interview, il ne mentionne pas une fois le Bad Lieutenant original de Ferrara…
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