L'incompris
Consul d’Angleterre à Florence, Sir Ducombe (Anthony Quayle) vient de perdre sa femme. Il apprend aussitôt la nouvelle à son fils aîné, Andrea, mais décide d’épargner le cadet, Milo, âgé de 5 ans, à qui il fait croire que sa mère est toujours en vacances.
Voici sans doute l’un des grands films réalisés sur l’enfance. Thème cher à Luigi Comencini (Eugenio, un enfant de Calabre, Les aventures de Pinocchio), qu’il n’avait jamais traité avec une telle justesse, mais aussi une telle violence.
Mélodrame populaire qui évite l’écueil du pathos, L’incompris possède une esthétique typique des années 70 (voir l’utilisation des grands zooms) et fait monter l’émotion au rythme du concerto pour piano de Mozart. À partir d’un geste, d’un détail ou d’une simple allusion, Comencini filme le long apprentissage du deuil et définit son film comme une « machine à faire pleurer », ce qui suffit aux critiques de l’époque pour le bouder largement. Notons qu’en 1984, Jerry Schatzberg, le réalisateur de L’épouvantail, signera un remake plutôt insipide du film de Comencini (Besoin d'amour avec Gene Hackman). Un must.