par Laurence Mijoin
04 mars 2011 - 12h02

Les mains en l'air

année
2010
Réalisateur
InterprètesValeria Bruni-Tedeschi, Hippolyte Girardot, Linda Doudaeva, Jules Ritmanic, Louna Klanit, Louka Masset
éditeur
genre
notes
critique
3
10
A

2067, quelque part en France. Milana se souvient de son enfance, il y a soixante ans…
2009, à Paris, dans une école du XVIIIe arrondissement. Après l’expulsion du jeune Youssef, les enfants ont peur pour leurs camarades. Menacée elle aussi, la jeune Milana, d’origine tchétchène, est alors hébergée chez la mère de ses copains Blaise et Alice (Valeria Bruni‑Tedeschi). Il faut dire que Blaise est secrètement amoureux de la jolie brunette…

Connu pour son militantisme et son engagement politique, le cinéaste Romain Goupil s’attaque, avec Les mains en l’air, au problème de l’expulsion des sans‑papiers manu militari, en inscrivant son sujet dans le contexte des écoles des quartiers populaires parisiens.

Hélas, au lieu d’éveiller les consciences, le film se fourvoie avec son personnage principal, pasionaria incarnée par Valeria Bruni‑Tedeschi, grande enfant naïve et entêtée qui agit certes contre l’injustice, mais ne cherche jamais le dialogue. Le metteur en scène, qui s’est octroyé le rôle ingrat du mari, cadre volontairement son propre personnage à la limite du hors champ, faisant de cet époux un homme détestable, car trop nuancé par rapport à sa femme.

C’est pourtant elle qui, irritante, coupe court à toute tentative de communication. À l’image du film lui‑même. Car jamais Goupil n’ose le débat, tue dans l’œuf toute tentative de discussion, de mise à plat du sujet. La condition des sans‑papiers n’est finalement pas le thème central du film, mais plutôt les atermoiements d’adultes paumés face à un groupe d’enfants exaltés par la rébellion, la camaraderie, l’entraide et la fraternité. Quant à l’amourette entre Blaise et Milana, elle n’est finalement que la cinquième roue du carrosse, ne suscitant aucune émotion. Sans conséquence.

Surtout, Les mains en l’air n’évite pas les clichés ‑il faut voir comment sont dépeints tous les policiers sans exception, ici véritables tortionnaires d’enfants‑. Alors certes, on comprend les intentions de l’auteur/réalisateur, qui lorgne plus vers le conte tendance Guerre des boutons que le pamphlet politique. Mais cela ne saurait faire pardonner les excès manichéens de l’ensemble, plombé par de lourdes métaphores (les crabes ébouillantés vivants lors des vacances en Bretagne de la joyeuse troupe, le rat errant dans la cave comme une âme en peine).

Une tentative d’impertinence vis‑à‑vis du pouvoir en place (renforcée par la présence de la belle‑sœur du président de la République au générique), mais qui n’élève pas le débat, se contentant de rester accessible à toutes les tranches d’âge.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
23/11/2010
image
1.85
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Français Dolby Digital 2.0
sous-titres
Aucun
7
10
image
Sans faire de prouesses, cette copie remplit son office avec un piqué très correct, une compression relativement discrète et une bonne restitution des couleurs, malgré des noirs un peu pâles.
8
10
son
On est surpris par la qualité de la piste Dolby Digital 5.1, dont les effets de spatialisation ont été vraiment soignés. On entend le moindre crépitement du feu de cheminée dans la maison bretonne, on perçoit les éclats de rire des enfants à l'étage de la maison parisienne. Quant aux dialogues, rien à reprocher : les voix sont claires et distinctes. Un joli travail de répartition, fait d'autant plus surprenant compte tenu du caractère intimiste du film. On optera pour cette version en priorité, même si la stéréo remplit parfaitement son office. Seul hic : l'absence de sous-titres pour sourds et malentendants pour ce film familial de 7 à 77 ans.
5
10
bonus
- Making of (30')
- Bêtisier (5')
- Bandes-annonces
Le making of proposé est un sympathique petit journal de bord dévoilant le travail du réalisateur avec ses jeunes acteurs, les moments de tendresse mais aussi d'énervement, les colères et les séances de travail, très ludiques. On ressent pleinement la bonne entente au sein de la troupe des comédiens en herbe, impression confirmée par le petit bêtisier.
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