par Laurence Mijoin
19 mai 2011 - 11h26

Huit fois debout

année
2010
Réalisateur
InterprètesJulie Gayet, Denis Podalydès, Christian Erickson, Kevyn Frachon, Constance Dollé, Mathieu Busson
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Comme paralysée par un manque flagrant de confiance en elle, Elsa (Julie Gayet), sur le point d’être expulsée de son appartement, ne parvient pas à trouver d’emploi pour se sortir de ce cercle vicieux. Par conséquent, impossible pour elle de recevoir son fils de 10 ans dans des conditions décentes. Un jour, elle rencontre son voisin de palier, le lunaire Mathieu (Denis Podalydès), qui rate lui aussi tous ses entretiens d’embauche. Malgré les difficultés, ces deux exclus, inadaptés à la société dans laquelle ils sont contraints d’évoluer, vont trouver leur propre voie pour continuer à vivre. À leur manière.

Écrivain, Xabi Molia s’intéresse, pour son premier long métrage en tant que réalisateur, au destin de deux êtres vivant dans la précarité, car incapables de se fondre dans un moule où ils se sentent trop à l’étroit. Elsa et Mathieu étouffent, agonisent, oppressés par le monde qui les entoure, ce que retranscrit parfaitement la caméra de Molia en cadrant au plus près de ses protagonistes, comme pour mieux les enserrer. Le monde urbain va de pair avec la logique économique qui dicte la société et que nos deux antihéros réfutent, et c’est donc à ses marges, dans les forêts aux abords de la ville, qu’ils retrouvent un semblant de liberté.

Par bribes, le metteur en scène témoigne de son envie de livrer une fantaisie entre (sou)rires et larmes, lorgnant vers le cinéma indépendant américain avec son enrobage pop acidulé ‑ on pense notamment à Away We Go‑. Mais malgré le joli personnage de Podalydès, être bienveillant d’une franchise désarmante (lors d’un entretien d’embauche, il déclare que sa « plus grande qualité, c’est le doute », devant un recruteur interloqué), cette comédie douce‑amère ne parvient pas réellement à exister, escamotée par la volonté de réalisme social imprégnant tout le film ‑qui évite heureusement tout misérabilisme‑.

Ces deux losers magnifiques, parfaitement interprétés, auraient gagné à révéler toute leur singularité. Or, pour le personnage de Julie Gayet, c’est souvent le mutisme qui prend le dessus. On aurait aimé en savoir plus sur eux pour avoir envie de les suivre de bout en bout.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
06/04/2011
image
1.85
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Français Dolby Digital 2.0
sous-titres
Aucun
7
10
image
La photographie naturaliste est mise en valeur lors des séquences en pleine lumière, qui proposent une bonne définition et des couleurs relativement stables. Dès que la luminosité se fait plus faible en revanche, l'ensemble perd en finesse et gagne en grain. Si les noirs parviennent à conserver leur profondeur, les autres couleurs dévoilent une compression pas toujours discrète et la copie se montre moins précise, plus instable.
7
10
son
Malgré son caractère intimiste, cette comédie douce-amère profite ici d'un Dolby Digital 5.1 qui offre une spatialisation assez fine, profitant des rares occasions qui lui sont allouées pour disperser certaines ambiances sur les canaux arrière, et notamment les quelques séquences musicales. C'est toutefois au niveau des dialogues que cette édition s'avère moins convaincante, les voix manquant de dynamisme et de clarté, et même de volume par rapport aux musiques.
5
10
bonus
- Making of (27')
- Julie chante chez Hey Hey My My (5')
- Une comédienne au travail (3')
- Scène coupée : Monroe en version longue (3')
Le making of ne propose pas d'intervention du réalisateur ni des acteurs, s'intéressant plutôt au tournage et restituant quelques belles ambiances. On découvre la mise en place de certaines scènes d'un point de vue technique, mais rien concernant le point de vue artistique du metteur en scène. Dans le court module « Julie chante chez Hey Hey My My », on découvre l'actrice en train d'enregistrer l'une des chansons du film avec le groupe de rock français. Une jolie prestation. La section « Une comédienne au travail » est également consacrée à Julie Gayet. Se concentrant sur une scène à l'intérieur de sa voiture, juste après un entretien d'embauche, ce supplément la montre en train de jouer son monologue sur plusieurs tonalités. Enfin, la scène coupée permet d'en savoir plus sur le patient que Julie Gayet rencontre à l'hôpital. Cette interactivité, pas inintéressante, manque toutefois de propos des principaux intéressés, soit le réalisateur Xabi Molia, Julie Gayet et Denis Podalydès. On reste un peu sur notre faim…
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