En toute sincérité, le Philips 46PFL8007K offre des performances assez proches de celles proposées par son petit frère le PFL7007H, déjà de très haut niveau. On note toutefois de nombreuses petites améliorations qui, mises bout à bout, pèsent au final pas mal dans la balance. C'est parti pour le tour du propriétaire…
On retrouve bien sûr l'excellente gestion du système de rétroéclairage Local Dimming, notamment sur la profondeur des noirs et le contraste intra‑image. Comme souvent avec les téléviseurs LED Edge, la dalle souffre du phénomène de Clouding (zones grisâtres sur les fonds noirs), mais cela reste modéré. Et surtout, encore une fois, le fait d'activer le Micro Dimming sur le mode Image optimale fait totalement disparaitre ce souci d'homogénéité pour offrir un noir très dense et homogène sur toute la surface. Nous irons même plus loin, en affirmant sans conteste, qu'il s'agit du TV LED Edge le plus performant sur le sujet testé cette année ! Avec le Micro Dimming activé, les noirs relevés affichent 0,018 cd/m² (procédure On/Off). En mode contraste intra‑image, ils s'affichent à 0,06 cd/m², soit une image très dynamique avec des noirs profonds, supérieurs encore aux meilleurs modèles passés entre nos mains jusqu'alors comme le Sony KDL‑46HX850. Avec un contraste natif mesuré à 7 500:1 et un contraste intra‑image à 2 250:1, ce téléviseur fait vraiment très fort !
Et si on retrouve une superbe image haute définition avec des contenus 1 080p
Blu‑Ray par exemple, le processeur Perfect Pixel HD Engine va encore plus loin au niveau de l'accentuation de la netteté, et surtout sur le traitement des sources SD. Avec le Reality Creation de Sony, il s'agit sans aucun doute du meilleur traitement vidéo et
Upscaling 1 080p du marché, pour un gain très appréciable sur les chaînes
SD de la
TNT et la possibilité de corriger les excès de bruit vidéo ou d'artefacts de compression. Les chaînes
HD ne sont pas en reste et profitent, elles, d'une amélioration de la précision des contours et du
désentrelacement.
Parmi les rares défauts constatés, nous avons relevé une légère présence de Banding (alternance de bandes sombres et plus claires, phénomène lié au rétroéclairage). Cela dit, il est vraiment très discret, et surtout visible hors axes. Pour être honnête, précisions aussi que ce phénomène est aléatoire. Certains modèles sont concernés et d'autres épargnés. À part cela, l'image est propre et ne présente pas de tâches grisâtres, du moins sur notre modèle de test (nous parlons de phénomènes DSE dans notre jargon). La compensation de mouvement PMR 800 offre une excellente fluidité sur la TNT, avec toujours une tendance à afficher un léger effet caméscope et quelques artefacts autour des personnages en mouvement, même réglée au niveau le plus bas. Il est bien sûr possible de la désactiver sans toutefois sacrifier dans son ensemble le traitement vidéo. En effet, Philips a eu l'excellente idée de proposer un réglage de l'affichage 200 Hz Clear LCD indépendant de la compensation de mouvement PMR 800. Les amoureux du rendu cinéma ont donc la possibilité, en présence d'un film Blu‑Ray, de désactiver seulement cette dernière pour conserver la fluidité originelle. Précision, et pas des moindres, le procédé PMR 800 est totalement fonctionnel sur la 3D, et pour le coup il s'avère très performant sur les images en relief, pour ne pas dire indispensable !
Tout comme les écrans de la série PFL7007, le Philips 46PFL8007K propose une expérience stéréoscopique fort appréciable avec un
effet fantôme rare, même s'il reste présent sur les sous‑titres, les menus 3D, ou quelques rares scènes d'un
BD 3D. Mais dans on ensemble, la fluidité est exemplaire et le scintillement totalement absent lors d'un visionnage en salle obscure. De plus, grâce à l'excellent contraste intra‑image évoqué plus haut, qui augmente la dynamique et l'effet 3D « naturel », le relief gagne encore en puissance avec un détachement plus marqué des objets par rapport aux arrières‑plans, et une profondeur de champ plus immersive,. Des films comme
Avatar 3D,
Titanic 3D, ou
Tron l'héritage 3D nous ont totalement conquis par la qualité de l'image stéréoscopique proposée. Par contre, des films au relief poussé comme
Hugo Cabret,
Animaux & Cie, ou
Le Voyage Extraordinaire de Samy, affichent un peu plus de ghosting sur quelques scènes, mais ça reste très maîtrisé. Le constat est le même avec certains jeux 3D comme
Pro Evolution Soccer 2013 qui souffre pas mal d'images fantômes. À noter, la compatibilité nVidia 3DTV Play est de la partie pour profiter des jeux 3D Vision sur PC. À noter aussi, une conversion 2D/3D est disponible. Rien d'extraordinaire à signaler sur ce plan, mais elle reste plutôt agréable à regarder. Elle offre notamment de bons résultats sur des longs‑métrages d'animation, mais génère des déformations d'image pas trop visibles sur certaines scènes de films.
Si la colorimétrie par défaut en mode Cinema est assez similaire au reste de la gamme, c'est à dire plutôt juste mais un peu trop chaude et un poil teinté vert pour les plus exigeants, le Philips 46PFL8007K propose un mode
ISF pour aller plus avant dans le calibrage « fin » de l'écran. En effet, les modes ISF Jour et ISF Nuit proposent un Color Management System assez complet, si ce n'est l'absence d'édition de gamma et d'IRE par tranches de 10%. Pour le reste, tout y est : réglages des couleurs primaires et secondaire (teinte, saturation et luminosité) pour ajuster l'espace colorimétrique Rec.709 (standard
HDTV) et paramétrage de l'échelle de gris (au niveau de l'équilibre
RVB et de la polarisation des couleurs primaires). Bien que compliqués à mettre en œuvre, nous pouvons vous certifier que ces réglages sont très efficaces et permettent de profiter de couleurs justes, naturelles, et vives. Enfin, après calibrage, le gamma est parfait, aligné sur la référence 2.22.
Retour, comme explicité plus haut, sur la gestion multimédia de ce téléviseur, identique à celle disponible sur toute la gamme 2012 du constructeur. Elle s'avère donc frustrante, car assez limitée, la faute à l'absence de gestion du codec
DTS. Avec cet unique manque, bon nombre de vidéos ne sont pas prises en charge. De plus, la lecture 1 080p/24 ou
720p/24 s'effectue en 1 080p/50, des saccades sont donc visibles. Dommage, car la qualité du décodage des séquences 1 080p ou 720p est au rendez‑vous ! Enfin, les sous‑titres ne sont pas gérés et les multipistes audio non plus (pourtant, la fonction est bien présente). Mais les vidéos « cropées » (générées le plus souvent lors d'un encodage maison) conservent leur ratio d'origine, ce n'était pas le cas l'an dernier (elles étaient étirées en plein écran).
Bonne nouvelle, le contrôle de la lecture (Pause, Avance rapide, Retour rapide, Stop, Lecture) est parfaitement fonctionnel. Et tous les fichiers
MKV,
AVI,
DivX,
MP4 sont lus sans problème. L'Upscaling est plutôt bon, le désentrelacement de très bonne tenue, et on peut corriger les artefacts de compression
Mpeg et le bruit résiduel de façon efficace. On peut même appliquer les réglages vidéos sélectionnés et activer la compensation de mouvement sur la lecture multimédia.
Au niveau audio, les fichiers
MP3,
WMA,
Wav, AC3 (
Dolby Digital 5.1) et
LPCM sont lus en 48 kHz, 16/24 bits, mais pas au‑delà (les fréquences 88,2 kHz et 96 kHz ne sont pas prises en charge). Les informations
ID3Tag et les pochettes d'albums ne sont pas affichées, on a juste droit au titre du morceau en cours de lecture. Plus généralement, au rayon des formats non gérés, on note le
WMV, le MPG, le
TS, le
Flac et l'
Ogg. Pas de Wav‑DTS non plus (format utilisé pour les
CD audio DTS), pas de DTS, ni de
DTS‑HD bien sûr. Enfin, pas plus de
Dolby TrueHD. Bien sûr, raccordé en optique vers un système audio externe, ou grâce à la fonction ARC, il est possible de profiter d'un flux
Dolby Digital 5.1 bitstream.
À propos de la qualité de la restitution sonore du Philips 46PFL8007, elle s'avère, là aussi, strictement identique aux écrans de la série PFL7007. On relève de petites vibrations dans les graves et des aigus un peu sifflants, mais c'est tout de même bien mieux qu'avec la plupart des téléviseurs slim d'aujourd'hui, surtout au niveau des médiums. Ils sont soutenus, nuancés et offrent des dialogues bien intelligibles. Précision tout de même, cette qualité de restitution sonore est assez dépendante du support sur lequel repose le téléviseur. Un meuble en bois offre un meilleur résultat qu'un meuble en verre par exemple.
Pour conclure, outre la fameuse compensation de mouvement Philips qui nous ravit à la rédaction (pour être totalement honnête, elle peut déplaire à certains), nous avons découvert un téléviseur vraiment très performant, au contraste très puissant pour un LED Edge, sûrement le plus performant de sa catégorie. Le Philips 46PFL8007K est très agréable d'utilisation, ergonomique, doté de nombreuses fonctions exclusives (Dual Play, Ambilight,
EPG propriétaire, etc) et au regard de son équipement et de la qualité proposée, il offre un excellent rapport qualité‑prix. Encore une fois, on sent que le confort du spectateur et la qualité de restitution de l'image sont au centre des préoccupations du constructeur, et à la rédaction on aime cette philosophie ! Ce téléviseur affiche en effet d'excellents résultats, pour profiter de la TNT en salle éclairée tout comme avec un Blu‑Ray en salle obscure. C'est assez rare avec la technologie LED Edge pour être souligné. Les couleurs sont justes et naturelles après calibrage, la dalle est homogène, les noirs sont denses et l'image dynamique profite d'un contraste intra‑image de très haut rang.
Encore une fois, ses points faibles se résument assez rapidement avec une légère présence d'effet fantôme (surtout avec le jeu 3D), une gestion multimédia décevante et une section Smart TV un peu restreinte comparée à la concurrence, même si elle reste tout de même très intéressante en jouant à fond la qualité des services. Le Philips 46PFL8007K décroche donc un Must AVCesar.com bien mérité, en attendant de découvrir la référence ultime du constructeur, le Philps 46PFL9707S présent à la rédaction et doté du fameux filtre anti‑reflet Moth Eye. Restez connectés, le test de ce modèle ne devrait pas tarder !