Si, au premier abord, on ressent une impression de déjà vu, celle d'un voyage dans le temps d'environ six mois en arrière, date de notre banc d'essai du prédécesseur de ce modèle, le 46PFL8007K testé dans les mêmes conditions, avec le sentiment de retrouver strictement les mêmes réglages et la même qualité d'image, la réalité est toute autre. En effet, au bout de quelques heures d'utilisation, surtout après avoir visionné quelques disques
Blu‑Ray, on s'aperçoit comme explicité au début de cet article que bon nombre de points ont été améliorés.
Par exemple, on retrouve bien sûr l'excellente gestion du système de rétroéclairage
Local Dimming (intitulée ici Micro Dimming), notamment sur la profondeur des noirs et le contraste intra‑image. Cependant, si l'an dernier le procédé Local Dimming entraînait une perte de luminosité, et des noirs un poil bouchés, il n'en est rien avec ce modèle. Il est d'ailleurs assez rare de rencontrer des noirs aussi profonds et une image aussi dynamique sur cette technologie de rétroéclairage. Nous pouvons donc l'affirmer haut et fort, la gestion du Local Dimming arrive aujourd'hui, chez Philips, à maturité avec un rendu bluffant pour du
LED Edge. Chapeau et bravo !
Petite précision, comme souvent avec les téléviseurs dotés d'un système de rétroéclairage LED Edge, la dalle souffre du phénomène de Clouding (zones grisâtres sur les fonds noirs), mais cela reste modéré. Et surtout, encore une fois, en activant le Micro Dimming sur le mode Image Optimale (condition de notre test bien sûr), ce souci d'homogénéité disparaît totalement pour laisser place à un noir très dense et homogène sur toute la surface.
Et pourtant, ce n'était pas gagné. Au départ, nos relevés avec les réglages par défaut affichaient un noir à 0,15 cd/m², soit beaucoup trop gris. Mais le rétroéclairage est paramétré, de base, trop haut avec un pic lumineux à plus de 360 cd/m² ! Une valeur totalement folle alors que l'on recherche une luminosité maximum de 180 cd/m² en plein jour et 120 cd/m² pour regarder la TV dans le noir, mais elle a le mérite d'en dire long sur la puissance lumineuse de ce TV. Il a donc fallu passer par l'étape indispensable du calibrage pour jauger des réelles performances de ce TV. Et, après avoir mesuré et calibré notre modèle de test, les résultats sont très différents. On relève un noir à 0,04 cd/m² pour un contraste natif de 2 700:1 (
cf. photo ci‑dessus), soit l'un des meilleurs contrastes relevé sur un spécimen LED Edge ! Et le contraste subjectif apparaît encore supérieur car, avec une gestion intelligente de la fluctuation lumineuse, le rétroéclairage baisse d'intensité lors des scènes sombres pour offrir des bandes noires à la profondeur abyssale. En revanche, cette variation peut être perceptible, en de rares occasions, lors des changements d'intensité lumineuse d'une scène de film.
Sinon, pas de changement au niveau du traitement vidéo. C'est toujours aussi bon : l'image est précise, dotée d'un superbe piqué et très naturelle. Le désentrelacement est efficace, tout comme la mise à l'échelle des chaînes SD, idem pour les trois réducteurs de bruits. Le Philips 46PFL8008K est donc capable d'offrir d'excellentes prestations sur la
TNT HD et
SD, les vidéos lues via
streaming, ou encore avec les disques Blu‑Ray. Les quelques films visionnés sur ce téléviseur, comme
L'Odyssée de Pi, nous ont offert un spectacle grandiose ! Avec le Reality Creation de Sony, il s'agit à notre avis du traitement vidéo le plus efficace et complet du moment.
Par contre, sur le plan de l'homogénéité de la dalle, si le Local Dimming corrige complètement le phénomène Clouding, on rencontre encore un peu de traces (DSE dans notre jargon), mais pas de Banding, ni autre défaut. Rien de bien méchant, il faut l'avouer. Précisons aussi que ce phénomène DSE est aléatoire. Certains modèles sont plus ou moins concernés et d'autres totalement épargnés.
Autre amélioration très appréciable, le procédé Perfect Motion Rate. Celui‑ci, en présence de personnages en mouvement, avait tendance à en faire trop avec l'apparition d'un effet caméscope prononcé et d'artefacts autour de ces derniers. Déjà, l'an dernier de nombreuses mises à jour
Firmware ont permis d'atténuer ce défaut de compensation de mouvement sur le Philips 46PFL8007K. Mais les ingénieurs maison ont, semble‑t‑il, encore amélioré cette technologie aux vues des performances de ce TV. Même s'il reste un léger effet caméscope et quelques artefacts ‑nous mentirions si nous disions le contraire‑ le phénomène est beaucoup plus contenu. À noter, il est toujours possible de désactiver le PMR, outre les choix de réglage Bas, Moyen ou Haut. De plus, Philips a eu l'excellente idée de proposer un réglage de l'affichage 200 Hz Clear LCD indépendant de la compensation de mouvement PMR 1 400. Les amoureux du rendu cinéma ont donc la possibilité, en présence d'un film Blu‑Ray, de désactiver seulement cette dernière pour conserver la fluidité originelle. Précision, et pas des moindres, le procédé PMR 1 400 est totalement fonctionnel sur la 3D. Il se montre même très performant sur les images en relief, à tel point que selon nous, il s'avère tout simplement indispensable.
Plus généralement, l'expérience stéréoscopique est assez similaire à l'année dernière avec, étonnamment, un phénomène de ghosting un poil plus prononcé. Celui‑ci est surtout présent sur les sous‑titres, les images contrastées et les menus. L'
effet fantôme est également visible en arrière‑plan sur quelques scènes, ce qui a tendance à limiter un peu la profondeur de champ.
Attention, on pinaille. De manière générale, la 3D est très bonne, très lumineuse, très fluide et elle profite énormément, comme déjà évoqué plus haut, des performances du PMR 1 400 et de l'excellent contraste intra‑image. Ce dernier augmente d'ailleurs la dynamique et l'effet 3D « naturel », avec un détachement plus marqué des objets par rapport aux arrières‑plans. Pour être plus précis, en présence de films avec une 3D plutôt naturelle comme
L'Odyssée de Pi ou
Avatar la qualité est très bonne, mais sur certaines animations au relief parfois forcé avec pas mal de jaillissements, le ghosting est un peu gênant. Le constat est le même avec certains jeux 3D comme
Ghost Recon qui souffrent d'images fantômes. À noter, une conversion 2D/3D est disponible. Rien d'extraordinaire à signaler sur ce plan, mais, à l'instar de celle proposée par les concurrents, elle est correcte et amusante… les premières semaines.
Si la colorimétrie par défaut en mode Cinema est assez similaire au reste de la gamme, c'est à dire plutôt juste (un peu trop chaude et un poil teinté vert pour les plus exigeants), le Philips 46PFL8008K propose un mode
ISF pour aller plus avant dans le calibrage « fin » de l'écran. En effet, les modes ISF Jour et ISF Nuit proposent un Color Management System assez complet, si ce n'est l'absence d'édition de gamma et d'IRE par tranches de 10%. Pour le reste, tout y est : réglages des couleurs primaires et secondaires (teinte, saturation et luminosité) pour ajuster l'espace colorimétrique Rec.709 (standard
HDTV) et paramétrage de l'échelle de gris (au niveau de l'équilibre
RVB et de la polarisation des couleurs primaires). Bien que compliqués à mettre en œuvre, nous pouvons vous certifier que ces réglages sont très efficaces et permettent de profiter de couleurs justes, naturelles et vives. Enfin, après calibrage, le gamma est parfait, aligné sur la référence 2.22.
Enfin, la partie multimédia est toujours un peu décevante. Surtout que nous pensions que Philips avait enfin intégré la gestion du codec
DTS cette année… mais non ! Avec ce seul et unique manque, ce sont d'emblée bon nombre de vidéos qui ne sont pas prises en charge. De plus, la lecture
1 080p/24 ou 720p/24 s'effectue en 1 080p/50, des saccades sont donc visibles. Dommage, car la qualité du décodage des séquences
1 080p ou
720p est au rendez‑vous ! Enfin, les sous‑titres sont bien gérés, mais pas les multipistes audio.
Bonne nouvelle, le contrôle de la lecture (Pause, Avance rapide, Retour rapide, Stop, Lecture) est parfaitement fonctionnel. Et tous les fichiers
MKV,
AVI,
DivX,
MP4 sont lus sans problème. L'
Upscaling est plutôt bon, le
désentrelacement de très bonne tenue, et on peut corriger les artefacts de compression
Mpeg et le bruit résiduel de façon efficace. On peut même appliquer les réglages vidéos sélectionnés et activer la compensation de mouvement sur la lecture multimédia.
Au niveau audio, les fichiers
MP3,
WMA,
Wav, AC3 (
Dolby Digital 5.1) et
LPCM[/abc] sont lus en 48 kHz, 16/24 bits, mais pas au‑delà (les fréquences 88,2 kHz et 96 kHz ne sont pas gérées). Les informations
ID3Tag et les pochettes d'albums ne sont pas affichées, on a juste droit au titre du morceau en cours de lecture. Plus généralement, au rayon des formats non gérés, on note le
WMV, le MPG, le
TS, le
Flac et l'
Ogg. Pas de Wav‑DTS non plus (format utilisé pour les
CD audio DTS), pas de DTS donc, ni de
DTS‑HD bien sûr. Enfin, pas plus de
Dolby TrueHD. Bien sûr, raccordé en
optique vers un système audio externe, ou grâce à la fonction
ARC, il est possible de profiter d'un flux
Dolby Digital 5.1 bitstream.
Comme nous le soulignons en introduction, le système audio a été déporté à l'arrière du téléviseur, et n'intègre donc plus le pied. La restitution sonore est donc moins dépendante de la matière du meuble sur lequel est posé l'écran et, dans l'ensemble, nous trouvons le rendu audio de qualité légèrement supérieure : meilleure tenue dans les graves et médiums, dialogues plus clairs. Au final, la reproduction sonore de ce TV Philips se classe toujours dans le peloton de tête des propositions du marché. Même s'il faut le souligner, Samsung, LG et surtout Sony ont cette année redoublé d'efforts dans le domaine avec des résultats très probants (à découvrir dans nos prochains tests).
Évidemment, nous conseillons toujours l'utilisation d'une barre sonore ou mieux d'un système Home Cinéma dédié pour profiter vraiment des Blu‑Ray et, plus généralement des films proposés par les chaînes. Cependant, pour suivre le journal télévisé, les documentaires et autres émissions de divertissement, le Philips 46PFL8008K se suffit à lui‑même.
En conclusion, le Philips 46PFL8008K progresse comparé à son prédécesseur. Il brille notamment par son contraste très performant et une qualité d'image de haute volée (couleurs juste, belle texture, piqué et précision au rendez‑vous). Le constructeur a su retoucher, modifier ou améliorer de nombreux points qui nous avaient agacés l'an dernier comme la compensation de mouvement désormais plus naturelle ou un pic lumineux qui n'est désormais plus bridé avec le Local Dimming activé. En clair, le contraste natif a été amélioré de façon très significative (noir plus noir et blanc plus lumineux).
Alors, certes, le tableau n'est pas encore parfait. Il reste quelques artefacts de mouvements autour des personnages, une compatibilité multimédia décevante, et la 3D apparaît en retrait face aux meilleurs modèles du marché… Mais dans l'ensemble le Philips 46PFL8008K s'affirme comme l'un des meilleurs spécimens LED Edge du marché. Il s'avère aussi est très agréable d'utilisation et c'est assez rare pour le souligner, aussi performant en salle éclairée, en plein jour, qu'en salle obscure. Il offre une ergonomique évoluée, dotée de nombreuses fonctions exclusives (Dual View Gaming, Ambilight,
EPG propriétaire, etc), sans oublier, au regard de son équipement et de la qualité proposée, un excellent rapport qualité‑prix.
Comme l'an dernier, la rédaction décerne donc au Philips 46PFL8008K une récompense Must AVCesar.com sans hésitation aucune. Et si les quelques défauts constatés l'empêchent de décrocher une sixième étoile, on se doit de préciser qu'il est en vraiment tout près en considérant uniquement ses performances en matière d'image.