Le banc d'essai que nous vous proposons aujourd'hui est une petite exclusivité, puisqu'il s'agit du premier téléviseur Ultra HD du fabricant chinois Hisense testé en France. Pour faire court, il s'agit ni plus, ni moins du modèle phare de la gamme 2015 de la marque, le 65XT910. Un spécimen sur le papier très intéressant puisqu'il intègre la fameuse et exclusive technologie Uled censée, d'après les dires de Hisense, venir concurrencer l'
Oled au niveau de la qualité des contrastes. Des affirmations qui, au premier abord, peuvent paraître présomptueuses…
Vous constaterez cependant plus loin que ce téléviseur, dont certains membres de la rédaction avaient pu percevoir toutes les qualités et le potentiel à l'occasion de diverses présentations dans les plus grands salons internationaux d'électronique grand public, a littéralement surpris tout le monde sur ce point chez AVCesar.com ! Cela dit, repousser les limites du contraste avec le rétroéclairage
LED n'est pas la seule ambition que s'est fixée Hisense. Tous les aspects audiovisuels de ce TV ont fait l'objet d'une attention particulière : colorimétrie, reproduction sonore, gestion multimédia, fonction Smart TV, fluidité, traitement vidéo, etc. Le Hisense 65XT910 serait‑il le Graal tant attendu pour profiter pleinement de l'Ultra HD ? Le tout pour un prix incroyablement attractif de 2 999 € pour la version 65" ? La réponse avec notre test réalisé comme d'habitude sans concessions, après avoir calibré, mesuré et étudié sous toutes ses coutures ce téléviseur durant deux semaines dans notre laboratoire...
En premier lieu, il s'agit de répondre à une question légitime qui vient à l'esprit naturellement en découvrant ce téléviseur et ses technologies, que se cache‑t‑il derrière cette appellation Uled ? Non, Hisense n'a pas essayé de tromper les consommateurs en faisant croire à une technologie hybride qui mixerait l'Oled et LED comme nous avons pu le lire parfois sur le net ou comme vous nous l'avez demandé dans certains de vos messages. Hisense explique en toute transparence ce qu'est l'Uled : U comme Ultra, pour Ultra HD, Ultra Dimming, Ultra High Contraste et donc Ultra LED. En fait, l'Uled n'est ni plus ni moins qu'un téléviseur Full LED premium (haut de gamme) qui combine un procédé Ultra Dimming avec une fonction Smart Peaking, des nanocristaux Quantum Dot et une dalle Wide Color Gamut, le tout, contrôlé par un système de rétroéclairage intelligent. Ouf ! Explications.
Hisense utilise donc une technologie appelée Ultra Dimming capable d'offrir un contraste perçu très impressionnant avec des noirs quasi parfaits ! Ce dernier est en fait un système de rétroéclairage Full LED
Local Dimming comptant sur ce modèle 244 zones, lié à un algorithme de « Peaking » pour booster les zones très lumineuses ou brillantes de l'image sans affecter la profondeur du noir. Autant le dire tout de suite, cette technologie s'annonce très prometteuse pour exploiter le
HDR que proposeront les futurs Ultra HD Blu‑Ray et les contenus
Ultra HD/
4K de Netflix ou Amazon.
Autre élément clé de l'Uled, la présence d'une compensation de mouvement MEMC (Motion Estimation/Motion Compensation) gérée par le processeur FRCX, en plus d'un processus Backlight Scanning (clignotement rapide du rétroéclairage pour contrer la rémanence) pour une fluidité d'image qui se veut exemplaire, même lors de séquences rapides (films d'action), de retransmissions sportives, ou encore, lors de l'affichage de jeu vidéo. Voilà pour l'essentiel des composantes de la technologie Uled.
On ne va pas se le cacher, avec un appareil construit en Chine, beaucoup se demandent si la qualité de fabrication est au rendez‑vous. Et bien coupons court à toute idée reçue, ce téléviseur jouit d'une excellente finition qui n'a rien à envier aux modèles haut de gamme de la concurrence. L'assemblage est parfait, avec une armature en acier très solide. Le coffre en PVC épais est cerclé par un cadre en aluminium brossé et la base de l'écran indique, via un dispositif lumineux, si le téléviseur est en veille ou allumé.
La dalle incurvée propose un indice de courbure 4000R et repose sur toute sa largeur sur un superbe pied chromé. Deux précisions toutefois : avec un tel pied, un meuble assez large est nécessaire, et le téléviseur reste irrémédiablement incliné (à 6° environ) vers l'arrière, ce qui gênera peut‑être certains utilisateurs. L'idéal serait de posséder un meuble bas, pour profiter d'une orientation de l'image parfaite une fois assis dans un canapé. Bon point, la dalle profite d'un traitement antireflet très efficace malgré son aspect brillant. Évidemment, s'agissant d'un modèle Full LED, le coffre est un peu profond (15,2 cm), mais rien d'outrancier.
Vous l'aurez compris, comme beaucoup de TV commercialisées en 2015, la dalle du 65XT910 affiche donc une résolution de 3 840 x 2 160 pixels, soit d'obédience Ultra HD, et est dotée d'une fréquence de rafraîchissement 100 Hz native et d'un affichage 3D actif. Du côté de l'
Upscaling et du traitement vidéo, Hisense utilise le processeur vidéo Hi‑View qui va procéder à un Upscaling 2 160p de tous les contenus, associé à un algorithme pour renforcer les détails. De plus, un filtre de netteté gradué de 1 à 20 permet d'accentuer la précision de l'image.
Au niveau de la connectique, l'offre du Hisense 65XT910 (cliquez sur la visuel ci‑dessus pour zoomer sur les connecteurs) est plutôt complète avec quatre entrées
HDMI 2.0a compatibles
CEC,
ARC,
MHL 3.0,
Deep Color, Rec.2020, HDR et
xvYCC. Il faut ajouter à leur crédit la gestion des signaux 2 160p jusqu'en 60 Hz avec gestion d'un encodage luminance/chrominance des pixels en 4:4:4 et une profondeur des couleurs sur 10 bits, sans oublier le signal 3D 1 080p. Le reste de la connectique regroupe également deux ports
USB 2.0, un port USB 3.0, une sortie optique, une entrée
RCA stéréo, une sortie casque mini‑Jack 3,5 mm, un tuner
DVB‑T2/
DVB‑S2/
DVB‑C, une entrée
YUV, une
Péritel, un port
Ethernet, un
port CI+, les compatibilités
Wi‑Fi Direct, Anyview Cast (la fonction
Miracast qui ne dit pas son nom) et Anyview Stream, une dénomination pompeuse et marketing pour désigner la fonction passerelle multimédia
UPnP (
DLNA).
On regrette l'absence d'un double tuner, d'une sorte caisson de basses, d'un lecteur de cartes
SD ou d'une prise
RS‑232. En revanche, le système audio de ce TV est surprenant par sa qualité et sa puissance malgré 2 x 15 W en Class D. Les deux haut-parleurs intégrés sont de bonne qualité, mais surtout la technologie dbx‑TV développées par la société américaine du même nom a été intégrée, notamment pour améliorer la spatialisation et la perception des détails sonores à faible volume. Ce traitement audio apporte un rendu sonore spatialisé et puissant avec des médiums un peu projetés, mais qui ont l'avantage de proposer des dialogues nets et très soutenus. Du rarement vu sur un TV pourtant très basique de ce côté‑là, en apparence !
En termes de compatibilités, le Hisense 65XT910 se hisse au niveau de la concurrence avec la gestion du
VP9 pour recevoir YouTube UHD, le
HEVC utile pour la section multimédia et, surtout, pour recevoir les futures chaînes Ultra HD (comme celle de Canal+ ou BeIN annoncées récemment), la lecture des formats
AVI,
MKV,
MP4 UHD,
Mov,
FLV,
DivX HD et
SD, MPO 3D, JPS 3D, PNS 3D, WEBP 3D,
WMA,
Wav/
LPCM,
Ogg,
HEVC,
AVC/H.264,
VP9,
AAC,
DTS et
Dolby Digital. Bref, à l'usage, quasiment tous nos fichiers multimédias audio et vidéo ont été lus sans soucis. Cependant, nous ne pouvons pas parler de bonne gestion multimédia. En effet, nous avons rencontré trop de problèmes pour se passer d'un vrai lecteur multimédia. Les vidéos en
2.35:1, par exemple, sont étirées à l'écran pour supprimer les bandes noires, ce qui déforme l'image. La qualité de lecture n'est pas très bonne, et surtout il est impossible de changer de piste audio avec les fichiers MKV.
La section Smart TV est plutôt bien fournie et profite d'un processeur Quad Core pour plus de réactivité et de puissance avec les applications. On trouve les applications les plus utilisées comme YouTube, Netflix, Plex, un navigateur internet Opera, la certification
HBBTV, un service de
Catch‑Up TV avec Arte, la
VOD de Wuaki.tv, un Game Center, une App Store, Picasa et des dizaines d'autres applications à télécharger sur l'App Store.
Du côté des réglages Image, là aussi c'est assez complet avec plusieurs modes :Cinema, Standard, Dynamique, Naturel, Sport, Jeux. Il est important de savoir que tous les modes ou presque affichent du Wide Gamut, c'est‑à‑dire un espace couleur étendu, proche du DCI pour des couleurs plus intenses. Seul le mode Cinema reste basé sur notre bon vieux Rec.709 utilisé par le Blu‑Ray et la
TNT HD. Vous avez donc le choix entre Gamut Rec.709 en mode Cinéma, ou Wide Gamut avec les autres modes Image. À savoir, ce choix d'espace colorimétrique peut aussi être associé aux sources vidéo raccordées au TV, il est en effet possible d'assigner un mode Image différent à chaque entrée HDMI.
D'autre part, on retrouve les réglages habituels du système de rétroéclairage, activation ou pas du Local Dimming, conversion 2D/3D avec dosage de la profondeur, couleur, luminosité, contraste, netteté, overscan, réducteur de bruit de type D
NR, teinte, contraste dynamique, et un réglage de la balance des blancs sur 2P ou 10P et enfin un CMS avec réglages des couleurs primaires et secondaires. Bref, tous les outils sont là pour réaliser un calibrage du TV dans les règles de l'art sauf peut être le choix des gamut Rec.709, DCI et Rec.2020, même si ce téléviseur restitue à peine le DCI et n'est clairement pas en mesure de reproduire le Rec.2020 (ce qu'aucun téléviseur ne permet pour le moment, il est vrai).
Avant d'entrer dans le vif du sujet avec le verdict technique de notre test, quelques dernières précisions sur le contenu du carton : on trouve une seule paire de lunettes 3D actives, deux télécommandes, la principale et une plus petite, de couleur blanche. Cette dernière est dédiée aux utilisations courantes du TV. En revanche, pas de caméra...