Avec le N‑70A, Pioneer joue la carte du haut de gamme en matière de lecteur réseau. Successeur du
Pioneer N‑50 (cliquez sur la référence pour découvrir le test complet du produit par la rédaction d'AVCesar.com), il en reprend certains éléments mais comporte de très nombreuses améliorations destinées à lui offrir un comportement dit « audiophile », donc axé sur la subtilité et l’extraction des moindres détails du message sonore.
En premier lieu, il se dote d’un nouveau cœur. Il se base sur deux convertisseurs Sabre Ultra Dac (ES9016S) de très haute qualité, capable de travailler en 384 kHz/32 bits. Une première amélioration par rapport au N‑50 qui se « contentait » d’un convertisseur aux performance plus modestes : un Dac 192 kHz/32 bits. Certes, si la finesse de quantification et la fréquence d’échantillonnage que présente le N‑70A peuvent paraître excessive, le meilleur des fichiers audio Hi‑Res se limitant à un format 192 kHz/24 bits, elles lui permettent de réaliser de complexes opérations d’interpolation et de calculer des échantillons complémentaires venant encore affiner la conversion du flux numérique en signal analogique. Un traitement qui inclut aussi la technologie exclusive Hi‑Bit 32 Pioneer, déjà présente sur le N‑50. Signalons au passage que ces énormes capacités de traitement numérique ouvrent le N‑70A au décodage des flux audio les plus extrêmes, y compris les flux
DSD, ce que ne faisait pas le N‑50. Autres conséquences de cette finesse de traitement : le rapport signal‑bruit et la distorsion atteignent des valeurs remarquablement basses qui font du N‑70A un maillon d’exception dans une chaîne audio.
Reste que, pour pouvoir bénéficier pleinement des qualités de ce Dac encore faut‑il que celles des éléments qui l’entourent et, notamment, ceux logés sur le trajet du signal soient, eux aussi, d’excellente qualité. Pioneer a donc intégralement revu la section d’amplification analogique et n’a pas hésité à la doter de composants analogiques de très haute qualité aux points stratégiques. Cette recherche d’excellence est d’ailleurs immédiatement visible sur la face arrière du N‑70A. En effet, en plus des traditionnelles connecteurs
RCA de sortie analogique, elle se pare de deux prises
XLR. Celles‑ci permettent de relier le N‑70A à tout autre élément, également doté d’une connectique XLR, en délivrant un signal symétrique, c’est à dire deux signaux en opposition de phase convoyés conjointement dans les câbles. Ce mode de fonctionnement permet de réduire considérablement l’effet des parasites pouvant affecter la transmission. En effet, les parasites affectent la transmission des deux signaux en même temps, donc en phase. Comme la liaison asymétrique se base sur la transmission du signal utile en opposition de phase sur deux conducteurs distincts au sein du câble, tout signal transmit en phase sur ces mêmes conducteurs est ignoré. Les parasites sont ainsi éliminés et le rapport signal‑bruit préservé. Cependant, gérer des signaux symétriques implique l’utilisation d’amplificateurs opérationnels. Comme le but du jeu est de gagner en performance, il faut aussi que les amplificateurs opérationnels utilisés ici soient de bonne qualité, donc coûteux. Un point qui explique que les liaisons symétriques soient réservées aux équipements haut de gamme.
Autre nouveauté que nous avons particulièrement appréciée, le Pioneer N‑70A intègre un amplificateur casque. Ici encore, Pioneer a opté pour la justesse de la reproduction sonore en le dotant d’une puce Texas Instrument TPA6120. Il est ainsi possible d’utiliser le N‑70A comme unique maillon de restitution. Il mérite d'ailleurs d’être associé aux meilleurs casques. D’une puissance généreuse de 2 x 100 mW, l’amplificateur gère donc sans souci tout casque dont l’impédance est comprise entre 16 ohms et 600 ohms. À noter, si un bouton de réglage de volume du niveau d’écoute au casque est présent en façade, nous regrettons que Pioneer n’ait pas pensé à en offrir un à la télécommande. Il faut donc rester à proximité du N‑70A pour pouvoir ajuster le volume d’écoute au casque. Cependant, il ne s’agit là que d’un point de détail qui n’a rien de dramatique. À savoir, il est aussi possible de contrôler le N-70A via l'application gratuite ControlApp.
Enfin, toujours pour garantir un excellent rapport signal‑bruit associé à une bonne dynamique au N‑70A, Pioneer a revu son alimentation. Les sections numériques et analogiques disposent de blocs d’alimentation qui leur sont spécifiquement dédiés. De même, toujours pour limiter les rayonnements parasites internes au coffret, trois sections différentes sont délimitées, nettement séparées et isolées les unes des autres par des blindages internes.
Côté connectique, le N‑70A est bien fourni. La nouveauté dans ce domaine concerne essentiellement la présence des sorties sur prise XLR, comme déjà explicité. Hormis cette particularité, on retrouve les traditionnelles sorties RCA. Deux sorties audio numériques, une
optique et une
coaxiale sont également présentes. Elle permettent, éventuellement, de connecter le N‑70A à un amplificateur par exemple, pour lui transmettre, entre autres, les flux numériques bruts issus d’une clé
USB. Une option qui nous semble cependant superflue, la qualité de conversion (numérique‑analogique) du N‑70A étant infiniment supérieure à celle de bien des amplificateurs
C’est sans surprise que nous avons pu constater que l’intégralité des entrées était dédiée aux flux numériques. On retrouve donc deux entrées optiques conventionnelles, une coaxiale et une optique. De même, deux ports USB, l’un en façade, l’autre à l’arrière acceptent tant les contenus stockés sur un disque dur nomade ou une clé que la gestion d’un iPhone. Autre atout du N‑70A, un port USB‑B asynchrone offre la possibilité de le connecter à un ordinateur afin qu’il puisse en exploiter les fichiers audio stockés en interne, y compris au format DSD. Enfin, une prise
Ethernet RJ‑45 est dédiée au raccordement au réseau et à la fonction passerelle audio
UPnP (
DLNA) pour, par exemple, accéder au contenu audio d'un disque
Nas (compatibilité
MP3,
WMA,
Flac,
AAC,
AIFF,
Alac et
Wav assurées). Juste à côté, une dernière prise USB est réservée à l'alimentation de l'adaptateur
Wi‑Fi optionnel (donnant accès en plus du DLNA sans‑fil, à la fonction
AirPlay). En effet, le N‑70A n’intègre pas directement de transmetteur sans‑fil ici encore, probablement, pour éviter de dégrader ses performances en termes de rapport signal‑bruit. Pour être complet, il faut ajouter à ces fonctionnalités la compatibilité Spotify Connect.