Arrivé après le Panasonic PT‑AT5000E utilisant les mêmes matrices, l’Epson EH‑TW9000 se devait de faire aussi bien si ce n’est mieux. Nous attendions donc beaucoup de l’appareil lorsque le cache s’est ouvert sur son objectif de course et… le résultat est contrasté ! En matière de mise en œuvre, l’Epson alterne le bon et le moins bon. Avec son zoom 2,1x et son Lens Shift dans les deux sens de grande amplitude, on lui trouve facilement une place derrière les spectateurs sans trop s’offusquer de son bruit de fonctionnement, compte tenu de la confortable puissance lumineuse dont il dispose : un atout pour les images en relief comme nous le verrons plus loin. En revanche, en matière de couleur, il faut bien reconnaître que les modes proposés d’origine n’ont rien de folichon ! Le réglage Dynamique est trop saturé, Salon est tout simplement inutilisable et Naturel l'est seulement dans l’esprit de son concepteur. Au final, le mode Cinéma est, d’origine, le « moins mauvais ». Mais il nécessite tout de même de s’en remettre à une calibration pour bénéficier d’une image sympathique.
Une fois ces réglages effectués, on profite de la précision et de la luminosité de l’Epson EH‑TW9000 sans arrière-pensée, même si l’extrême précision des détails ne donne pas naissance à un rendu très cinéma. Le rapport de contraste, comme toujours surévalué, permet une excellente lecture des scènes en basses lumières. Et l’Epson EH‑TW9000 parvient même à rester très lumineux sans brûler les blancs. Bravo ! La fluidité est également au rendez-vous, notamment grâce à un mode Interpolation Image comptant quatre niveaux : Off, Bas, Normal, Haut. Si le dernier crée visiblement des artefacts et accentue le caractère dur de l’image de l’Epson EH‑TW9000, les deux premiers offrent un bon compromis. Nous conseillons le mode Bas en présence de signaux 50 Hz ou 60 Hz et le mode Normal avec un signal
1 080p/24. Précision, en revanche, ce procédé n'est plus disponible en 3D. Un mot sur le désentrelacement, très bien géré sur ce modèle, le plus huppé de la gamme Epson. En 2D, l’Epson est donc un bon projecteur, très piqué, mais le manque de volume de l’image peut déplaire à certains…
Il est vrai que pour ça, il y a la 3D ! Dans ce domaine, l’Epson EH‑TW9000 s’en sort vraiment bien, notamment grâce à sa puissance lumineuse importante et son rafraîchissement d’image à 480 hertz. Ensemble, ils compensent efficacement l’action des lunettes actives, notamment dans les zones sombres du film
Pirate des Caraïbes par exemple, qui restent très lisibles. D’une manière générale, la sensation de profondeur est au rendez-vous, avec des effets de jaillissement surprenants, et toujours avec un piqué d’enfer et assez peu d’
effet fantôme. Pour être précis, ce dernier reste un poil visible mais pas assez pour réellement gêner la vision d’un film en relief. Nous avons vu bien pire. En revanche, en matière de couleur, là encore, il faut batailler avec les paramètres pour trouver un équilibre satisfaisant. D’origine, l’Epson EH‑TW9000 est vraiment trop saturé et une petite calibration permet de remettre tout ça en ordre, sans toutefois toucher à l’excellence. À savoir, comme tous les projecteurs 3D testés, l’Epson EH‑TW9000 est très sensible à la qualité du lecteur
Blu‑Ray qui délivre les images. Il ne faut donc pas négliger ce point pour en profiter au mieux. Sinon, les lunettes livrées avec le projecteur ne sont pas trop lourdes sur le nez et s’avèrent peu fatigantes à l’usage, même si au bout de deux heures, on est tout de même heureux de retrouver ses yeux ! Dans ce contexte on évoque du bout des prunelles la conversion 2D/3D, peu performante et fatigante, comme chez la majeure partie des concurrents il faut l'avouer.
Au final, si l’Epson EH‑TW9000 n’est pas le vidéoprojecteur le plus naturel de sa génération, il offre une précision et une fluidité remarquables aussi bien en 2D qu’en 3D, prouvant la pertinence du travail des ingénieurs japonais. La qualité de la 3D ravira notamment les amateurs de jeux vidéo qui profiteront de sa puissance lumineuse importante pour jouer confortablement pendant plus d’une heure d’affilée. Pour les cinéphiles, il faudra pourtant aller chercher les vraies couleurs avec une calibration dans les règles avant d’en profiter complètement.