Autant le dire de suite, dès l'allumage du Sony VPL‑VW500ES la magie opère. Nous avons été assez surpris de retrouver une qualité d'affichage très proche de celle du grand frère Sony VPL‑VW1000ES, vendu presque le double du prix. Par contre, nous avons rencontré de menus soucis, à commencer par un alignement des trois panneaux
SXRD qui nous a occasionné bien des tracas. Autant les réglages proposés permettent d'atteindre la perfection avec un ajustement parfait des trois grilles de contrôle Rouge, Verte et Bleu, autant nous avons dû répéter ce processus assez fréquemment pour cause de désalignement aléatoire. En effet, à chaque redémarrage de l'appareil, même après avoir patienté un bon quart d'heure afin de laisser la bête chauffée, nous avons dû repasser par la case alignement des pixels, sous peine d'une perte flagrante de netteté, et d'un effet arc‑en‑ciel prononcé sur les génériques et sous‑titres. Avouez que la manœuvre devient vite fastidieuse. Espérons que Sony corrige ça rapidement via une mise à jour
Firmware !
En revanche, au chapitre des bonnes surprises, on note un mode Etalonnage auto très efficace. S'il n'atteint pas les performances d'un calibrage réalisé à l'aide d'une sonde externe, la colorimétrie est tout de même très juste avec un Delta E aux alentours de 3 (au‑dessus de ce chiffre, l'œil humain peut percevoir des dérives colorimétriques, à 3 cela devient rarissime et impossible en deçà). Et si cela ne suffisait pas à votre bonheur, la présence de réglages bien plus complets qu'auparavant permet un calibrage très fin à l'aide d'une sonde et d'un logiciel. Une fois calibrée, la colorimétrie atteint la perfection, le gamma est parfaitement aligné sur 2,2 (malgré l'absence d'éditeur de gamma), la température de couleur est juste et le gamut est totalement aligné sur l'espace colorimétrique Rec.709. En revanche, quid de la possibilité de calibrer le vidéoprojecteur sur l'espace Rec.2020 pressentit pour le Blu‑Ray UHD/
4K ? Mystère… Peut‑être que des mises à jour Firmware sont prévues plus tard ? Là encore, sauf à ce que le futur Blu-Ray UHD/4K n'intègre finalement pas le Rec.2020, nous l'espérons !
Les outils proposés pour faciliter l'installation de Sony VPL‑VW500ES sont, eux aussi, parfaits.
Lens Shift, mise au point et zoom motorisés, mémoires de zoom, zoom
2.35,
1.85, étirement vertical (V‑Strech), inversion de l'image, modes Lampe Haut et Bas… tout y est ou presque. En effet, la possibilité de « retailler » l'image dans la matrice pour l'afficher sans faire appel au zoom, sans bandes noires, aurait pu être intéressante. De même pour la certification
ISF.
À savoir, le mode Lampe Haut fait un peu de bruit en fonctionnement, heureusement, il n'est vraiment utile qu'en présence de contenus 3D. Le mode Lampe Bas, largement suffisant en termes de luminosité, est par contre très silencieux. Peut‑être un peu moins que celui du modèle
HD Ready 1 080p Sony VPL‑HW55ES (bientôt en test dans nos colonnes), clairement inaudible, mais le Sony VPL‑VW500ES fait tout de même partie des modèles les plus silencieux que nous ayons pu tester. Avec une petite réserve tout de même, dans cette configuration la luminosité n'est pas « énormissime », et en présence d'une toile de 4 m de base il se peut que l'appareil affiche ses limites, nécessitant alors l'utilisation du mode Lampe Haut.
Dans ces conditions toujours, mode Lampe Bas, la luminosité sera peut‑être un peu juste en affichage stéréoscopique, car les lunettes actives de Sony assombrissent sensiblement l'image. Par contre, au niveau de la densité des noirs, difficile de faire mieux (proche de 0,02 cd/m², tout comme le grand frère, aux mesures). Pour être plus concret, sur une base de 2 m, nous avons relevé un contraste natif voisin de 5 000:1 et un contraste dynamique d'environ 8 000:1.
Mais, une chose est certaine, malgré une légère perte de précision due à une optique légèrement moins définie, nous avons réellement retrouvé la beauté des images délivrées par le VPL‑VW1000ES. Évoquer ici la surprise serait un vain mot, nous connaissons les incroyables facultés du traitement vidéo X‑Reality Pro 4K signé Sony mais, encore une fois, nous avons été bluffés par les aptitudes de l'
Upscaling 4K et le procédé Reality Creation ‑en général‑ sur un signal 1 080p. Il offre un réel gain de qualité, plus de relief, plus de précision et surtout il parvient à conserver une image naturelle, sans artefact, et c'est bien là le plus important. Certes, certains passages s'avèrent plus délicats à traiter que d'autres, surtout dans les arrière‑plans avec un peu de bruit sur les Blu‑Ray de moindre technicité, mais ça reste rare. De même, le rendu
DVD apparaît moyen si ce dernier n'est pas upscalé dans les règles de l'art, c'est‑à‑dire en amont du vidéoprojecteur par un scaler externe ou un lecteur
Blu‑Ray/
DVD performant. Et encore… il faut être réaliste, le fossé est tel entre la résolution d'un DVD et celle d'un affichage 4K qu'il ne faut pas s'attendre à des miracles. Notez aussi qu'ici, en présence du Sony VPL‑VW500ES, la qualité du lecteur Blu‑Ray se ressent beaucoup plus à l'écran que sur un vidéoprojecteur
HD Ready 1 080p. Surtout si ce dernier propose un bon traitement vidéo comme l'
Oppo BDP‑103EU (cliquez pour découvrir le banc d'essai sur AVCesar.com). Il faut donc soigner la qualité de la source pour obtenir un rendu optimal.
On le répète, la qualité générale est excellente : contraste intra‑image élevé, image dynamique, piqué sublime et sensation de réalisme très prononcée. Un peu comme si le spectateur était, dans son fauteuil ou canapé, installé devant une fenêtre, en lieu et place de l'écran de projection, ouverte sur le monde, avec une superbe profondeur de champ ! Et cette appréciation s'effectue alors que les contenus
Ultra HD/
4K sont quasiment inexistants… Mais au regard de la qualité offerte par ce matériel à partir d'un Blu‑Ray 1 080p, c'est la promesse d'une totale redécouverte de ses galettes bleues. En plus d'être très encourageant pour l'avenir, une fois les contenus Ultra HD/4K disponibles !
Côté compensation de mouvement, là encore, excepté son indisponibilité en présence d'un signal Ultra HD/4K, c'est tout simplement grandiose. Celle‑ci offre une fluidité naturelle, sans aucun artefact de mouvement. Certes, ce n'est pas encore la perfection absolue, avec dans certains cas une toute légère sensation d'effet « caméscope », mais on s'en rapproche ! D'autant plus regrettable que le Motionflow soit déficient sur les contenus Ultra HD/4K natifs…
À propos de la technologie TriLuminos, basée sur l'espace de couleurs étendu DCI utilisé au cinéma, il s'agit d'être clair avant d'aller plus avant : pour en profiter réellement, il faut disposer d'une chaîne vidéo entièrement compatible. Soit, un disque Blu‑Ray doté d'un gamut étendu bien sûr (
cf. nos actualités Blu‑Ray issus de masters 4K et Offre Sony 5 Blu‑Ray master 4K pour en savoir plus), mais aussi un diffuseur et un lecteur dotés de la gestion
xvYCC. Ce standard DCI sera en effet, on le répète, de mise sur les futurs (espérons‑le) disques Blu‑Ray UHD/4K. En attendant, il est déjà d'actualité sur les Blu‑Ray 1 080p arborant le label Redécouvrez la Couleur proposés depuis quelques mois par l'éditeur vidéo Sony Pictures Home Entertainment (SPHE). Vous l'aurez compris, le mode TriLuminos offre un espace colorimétrique bien plus large que le standard actuel utilisé par les écrans
HDTV 1 080p (le gamut Rec.709). Cela permet de reproduire des couleurs plus riches et plus nuancées, sans les dénaturer. Comme au cinéma !
Restait donc à tester quelques extraits TriLuminos en résolution Ultra HD native et 1 080p (ici le Blu‑Ray
Total Recall 2012 labellisé Redécouvrez la couleur), ce que nous avons été en mesure d'effectuer. Et ce que nous pouvons en dire, c'est qu'au niveau des couleurs tout dépend de la nature de l'image. Les extraits UHD fournis, très colorés, démontrent un gain certain au niveau de la richesse des couleurs. En revanche, on constate peu de changements sur la majorité des scènes du film
Total Recall. Sans doute avec un film plus coloré ou un long‑métrage d'animation, la donne aurait été différente. Cela dit, nos essais sont plutôt rassurants dans le sens où les couleurs restent parfaitement naturelles. Et il faut le préciser, le procédé TriLuminos est réellement capable de reproduire des couleurs impossibles à obtenir jusqu'à présent avec le standard Rec‑709. Notamment dans les rouges ou les verts vifs et le bleu turquoise, phénomène surtout visible avec les démos TriLuminos fournies : scènes de la vie réelle, de sport ou documentaires.
Abordons maintenant le nouveau réglage Mastered in 4K (disponible uniquement avec un signal
1 080p/24) proposé par le traitement Reality Creation. Alors que ce mode offrait de bons résultats sur le téléviseur UHD Sony KD‑65X9005A, force est de constater qu'il ne fonctionne pas aussi bien sur le Sony VPL‑VW500ES.
À savoir, dans cette configuration (TV et platines Blu‑Ray compatibles TriLuminos et xvYCC + disque Blu‑Ray Mastered in 4K), le vidéoprojecteur bascule automatiquement en mode Triluminos, mais il reste cependant à activer le mode Mastered in 4K. Cela nous a donc permis de constater la différence avec, ou sans, ce procédé. Si, sur le Sony KD‑65X9005A, les contours étaient légèrement plus nets, idem pour les images en arrière‑plan, pour un relief légèrement plus prononcé, ce fut l'inverse lors de nos essais avec le vidéoprojecteur. Déception…
Mais rien n'est pourtant perdu sur ce point. En effet, au moment de publier ce test, le géant japonais annonce une mise à jour grandement dédiée à la gestion du paramètre Mastered in 4K. Malheureusement, le jour de la mise à disposition de ce correctif, le vidéoprojecteur n'était plus dans nos locaux. Espérons donc que les résultats seront plus probants… Impossible de vous en dire plus à ce sujet pour le moment, en espérant pouvoir de nouveau l'essayer avec la mise à jour.
Pour finir, un mot sur l'affichage stéréoscopique du Sony VPL‑VW500ES, pratiquement identique à celui proposé par son grand frère, le VPL‑VW1000ES. Il s'agit sans aucun doute d'un des spectacles les plus impressionnants qu'il nous ait été donné de voir. Sur
L'Odyssée de Pi, ou l'inévitable
Avatar par exemple, la 3D ne souffre d'aucun
effet fantôme réellement visible. Cependant, il n'est pas totalement absent, nous avons pu le déceler avec des Blu‑Ray au relief prononcé, comme
Epic. Et cerise sur le gâteau, le MotionFlow est également fonctionnel pour une 3D fluide. Et surtout, avec l'Upscaling 4K, l'image gagne en relief et en réalisme. Bref, en un mot comme en cent, tous ces facteurs conjugués permettent de proposer tout simplement la plus belle expérience stéréoscopique que nous ayons pu voir à domicile.
Néanmoins, là encore, tout n'est pas parfait au niveau des fonctionnalités. En effet, il n'y a pas de gestion de la 3D côte à côte (le format dessus‑dessous est géré). Il n'y a pas non plus de choix sur le sens de lecture (image au‑dessus ou en dessous lue en premier), ni de réglages de parallaxe ou de champ pour renseigner la taille de l'image projetée. De plus, en l'absence de source dotée de connecteur
HDMI 2.0, il nous a été impossible de savoir si le connecter HDMI 2.0 Level B permettait de pouvoir profiter de la 3D 1 080p à 60 im/s, surtout utile pour le jeu. Comme avec un TV équipé d'entrées HDMI 1.4, il faut donc, pour le moment, privilégier le jeu 3D en
720p/60 pour profiter pleinement d'un relief magnifique et éviter l'effet stroboscopique affiché par la 3D 1 080p à 30 im/s sans Motionflow.
Au final, si ce n'est ce souci d'alignement des pixels à corriger à chaque démarrage de l'appareil (un problème lourd à l'usage), le Sony VPL‑VW500ES est un vidéoprojecteur absolument fantastique. Une franche réussite qui nous rend très enthousiastes quant à l'avenir de la projection à domicile. Dernier point, malgré une baisse de prix notable, il reste encore trop onéreux pour espérer une démocratisation de la technologie Ultra HD/4K dans un avenir proche. C'est le lot d'un produit élitiste en avance sur son temps, et il faudra attendre encore au moins deux ans et l'arrivée de la concurrence pour descendre sous la barre des 5 000 euros.