le 07 novembre 2012 - 11h40

Google et François Hollande

A

Eric Schmidt, président exécutif de Google ‑la firme aux 4 milliards de connexions mensuelles‑, vient de rencontrer François Hollande pour des négociations sur les sommes (très) importantes que Google devrait, ou ne devrait pas, payer à la France.
On se doutait bien que les dirigeants de Google, avec leurs bouilles sympas, devaient plus voter démocrate que républicain. Mais de là à ce qu'Eric Schmidt (en photo ci-dessous avec Barack Obama), le président exécutif, tombe dans les bras de François Hollande ! « Nous avons eu de bonnes discussions et il est possible que nous arrivions à un accord d'ici la fin de l'année », a déclaré Schmidt au New York Times (04/11/12), tout sourire, de retour au pays.

Pourtant, Hollande et Schmidt ne s'étaient pas donnés rendez‑vous pour faire un pique‑nique dans le parc de l'Élysée puisque, d'après le Canard enchaîné du 31 octobre, le Fisc français réclamerait au géant américain 1 milliard d'euros pour quatre exercices comptables. Ce redressement pourrait faire suite à une perquisition effectuée en juin 2011 au siège de Google France, afin de saisir des pièces comptables permettant de fixer le montant de l'impôt redevable en France par la société américaine, ceci pour les exercices 2008 à 2010.

Google utilise en fait la délocalisation fiscale, un tour de passe‑passe parfaitement légal, aussi pratiqué par Apple, Facebook, Amazon ‑qui paie 0% de TVA en France sur le téléchargement de musique en ligne AmazonMP3 et subit aussi un contrôle fiscal pour les années 2007 à 2010 (L'express du 19/03/12)‑, et bien d'autres, dont des sociétés françaises.

Google a démenti avoir reçu de la part du Fisc français une notification de redressement fiscal. La réunion avec François Hollande aurait surtout eu comme sujet la demande des éditeurs sur internet de toucher des royalties lorsque Google utilise leurs contenus éditoriaux (Le Monde du 31/10/12). Ce qui explique peut‑être l'apparente décontraction d'Eric Schmidt, qui a déjà gagné une bataille similaire aux États‑Unis…

« Ce qui était supposé être un référencement des news est devenu les news ! », c'est ainsi que les éditeurs de presse américains avaient commencé à critiquer la firme de Mountain View, il y a quelques années, accusant le moteur de recherche de démotiver les lecteurs qui, souvent, ne prennent plus la peine d'aller chercher les informations à leur source, c'est‑à‑dire sur les sites des magazines. Mais les éditeurs américains ont estimé qu'il y avait pire qu'être référencé par Google : ne plus l'être du tout ! Résultat, Google a gagné et ne paie rien aux éditeurs américains. Affaire à suivre.

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