le 19 février 2008 - 15h06

Kelly Carlson

Après plusieurs années de galère artistique, Kelly Carlson connaît enfin la consécration avec Nip/Tuck. Dès l’épisode pilote, la comédienne fait tourner les têtes, chavirer les cœurs et vibrer les sens. Un rôle qu’elle assume pleinement.
A

 

Quelle a été la scène la plus pénible à tourner ? Et aussi la plus agréable ?

 

KC Au cours de la saison 4, je devais faire une chose très embarrassante que je n’avais jamais faite dans la vie réelle : embrasser une femme ! C'était ma première fois, et croyez-moi, j'ai trouvé ça très difficile. Un jour, j'ai tourné une scène dans une boîte échangiste, et là, ça allait encore. Mais pour mon premier baiser avec une femme, ça se passait sur un plateau avec quarante personnes autour de moi ! Pas génial… La plus agréable, je l’ai tournée lors de la saison 2, quand Kimber prend de la cocaïne. Un comportement complètement à l’opposé de ce que je suis dans la vie. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est un véritable plaisir de jouer des moments aussi intenses et décalés.

 

Quel est votre avis sur le côté ultra-provocateur de Nip/Tuck ?

 

KC J’aime ça. En tant qu’actrice, j’aime être bousculée, voire mal à l’aise. Je pense que lorsque vous regardez Nip/Tuck, vous ressentez un peu ce côté borderline. Les sujets abordés dans cette série m’intriguent et ce n’est pas pour me déplaire.

 

Comment votre personnage progresse-t-il au cours de la quatrième saison ?

 

KC C’est difficile de vous parler de l’évolution de Kimber sans trahir ce qui se passe dans la série. Elle est toujours aussi amoureuse de Christian, elle est imprévisible et elle va vivre une nouvelle passion avec un personnage important du show. Sans trop en dire, cette année a vraiment été riche en guest stars. Brooke Shield, Jacqueline Bisset, Rosie O’Donnell, Catherine Deneuve, Alanis Morissette et Larry Hagman sont venus nous donner la réplique. Cette saison est aussi moins noire et plus légère que la précédente. Historiquement, les séries TV qui se prolongent au-delà de la troisième saison voient leur courbe d’audience très nettement diminuer. Nip/Tuck vient perturber cette donnée sans que cela puisse être expliqué de façon logique par quelqu’un de la profession. Ce succès est d’autant plus incroyable que personne n’arrive à déterminer de façon précise le profil type du fan de Nip/Tuck. La série fascine toutes les couches de la population et de la société. Les jeunes, les vieux, les cadres, les ouvriers, les Noirs, les Blancs et tous les autres… Tous sont des fans potentiels de Nip/Tuck. C’est un phénomène extrêmement rare dans le monde des séries TV, pour ne pas dire unique.

 

Pourquoi votre personnage, si important depuis le début du show, n’apparaît qu’au bout du huitième épisode de la saison 4 ?

 

KC Mon personnage arrive après les deux héros de la série : le Dr Sean McNamara et le Dr Christian Troy. C’est normal. La rotation des histoires avec les personnages secondaires est importante. Au cours de la saison 3, l’intrigue se focalisait sur Le Carver et mon personnage. La saison 4 est plus concentrée sur Roma Maffia (Liz Cruz). Ne pas être le centre d’intérêt de la saison me convient tout aussi bien. Je ne voudrais surtout pas que la fréquence de mes apparitions lasse le public. Je préfère ne pas figurer dans tous les épisodes.

 

Comment perceviez-vous votre personnage au départ et comment expliquez-vous son parcours jusqu’à aujourd’hui ?

 

KC Au tout début, Kimber est une sorte de cliché à elle toute seule. Une jeune fille qui va vivre dans une grande métropole alors qu’elle vient d’une toute petite ville. Elle est très naïve, facilement influençable et sans aucun repère moral fort dans sa propre existence. Pour couronner le tout, elle tombe amoureuse dès l’épisode pilote de la mauvaise personne : Christian Troy. Ses sentiments pour lui sont une source de problèmes divers et variés, et cela la conduit à faire de nombreuses erreurs qui vont toutes lui enseigner quelque chose. Notamment l’endurance. Quel que soit son parcours, que ce soit dans l’industrie pornographique ou dans la Scientologie, elle avance. Même si ses choix sont discutables, elle les utilise pour les transformer en énergie positive. Elle veut grandir, changer et évoluer dans un monde qu’elle a soif de connaître pour mieux le maîtriser ensuite. Même quand elle est au fond du trou, Kimber trouve toujours les ressources pour s’en sortir et avancer.

 

Kimber pourrait-elle être le reflet noir de votre personnalité ?

 

KC Certainement. Mon entourage est très en colère quand je dis ça, mais c’est vrai. Je ne vais pas à des soirées échangistes, je ne me drogue pas, je ne bois même pas, mais pour moi, c’est une sorte de thérapie. Je peux comprendre que Kimber fasse tous ces excès car nous avons un point commun : nous sommes pétries de bonnes intentions. Même si Kimber se trompe souvent, elle le fait sincèrement. Sauf au cours de la saison 4 (rires). Elle est très différente, mais c’est à cause de la Scientologie…

 

Alors, victime des hommes ou maître de sa propre destinée ?

 

KC Les deux ! Elle a été une victime puis elle est devenue forte. La dynamique entre les deux est intéressante, puisqu’à un moment donné, elle réussit ce qu’elle entreprend. Mais dès qu’elle fréquente de nouveau Christian, elle s’écroule. C’est un des points forts de la série : il y a toujours un personnage qui a un ascendant affectif sur un autre.

 

Comment cela peut-il se terminer pour elle ?

 

KC Christian est l’amour de sa vie. Je pense très sincèrement qu’à un moment ou à un autre, ils vont finir par être ensemble. Mais cela va prendre un certain temps. C’est toujours comme ça à la télévision (rires). Vous savez, parfois, je me surprends moi-même. Quand je suis au fond de mon lit et que je pense à la série, je me demande où les scénaristes vont bien pouvoir nous entraîner dans le futur. J’ai beau penser aux choses les plus dingues, les plus tordues ou les plus perverses, je sais qu’ils réussiront toujours à me surprendre. On est à une époque où la télévision peut tout oser. Surtout Nip/Tuck.

 

On parlait de la Scientologie précédemment. Y’a-t-il eu une polémique aux USA à ce sujet ?

 

KC Chez nous, l’Église de Scientologie est une religion. Mais je sais qu’en France, elle est considérée comme une secte… De toute façon, cela ne fait pas beaucoup de différence pour moi. Au même titre que les Catholiques, les Musulmans ou les autres, je ne porte pas de jugement sur le sujet. Même si je trouve la Scientologie intéressante, j’essaie de ne pas m’impliquer.

 

Justement, quelle est l’implication exacte de Kimber dans la Scientologie ?

 

KC C’est un bienfait pour elle, car elle a besoin d’une structure. C’est pour cela qu’elle a choisi la Scientologie. Elle lui a permis de s’éloigner de Christian, et à la fin de la saison 4, cela va prendre une tournure inattendue. Ce qui au départ semblait être une solution pour elle va se transformer en cauchemar.

 

Comment la Scientologie a-t-elle réagi en découvrant le show ?

 

KC Au début, elle a beaucoup apprécié. Au début seulement… (rires). Les choses ont radicalement changé à partir de l’épisode 10 de la saison 4. Je crois qu’au final, les gens de la Scientologie n’étaient pas du tout contents de ce que la série montrait. En même temps, nous avons fait un portrait très honnête de la Scientologie. Nous n’avons exagéré aucun fait et nous n’avons rien inventé. C’est à la Scientologie de décider si elle aime ou pas ce que nous avons montré, pas à moi.

 

Si on résume l’évolution de Kimber, la première étape c’est la drogue, la seconde le sexe, la troisième la Scientologie. Quelle va être la prochaine ? La politique ?

 

KC (rires). Exactement ! C’est un paramètre que j’ai déjà évoqué avec les scénaristes. Laissez-moi vous dire que ce que nous avons fait à la fin de la quatrième saison, aucune autre série TV ne l’a tenté avant nous. C’est du jamais-vu et d’une intensité dramatique hallucinante. Cela laisse beaucoup de place pour que non seulement tous les personnages partent dans des directions opposées, mais aussi pour que Nip/Tuck soit radicalement différent de ce que vous connaissez déjà.

 

Comment se passent vos relations avec Julian McMahon sur le tournage ?

 

KC On s’amuse beaucoup. Pendant cette saison, nous avons une scène d’amour torride. Juste avant de la tourner, Julian m’a pris à part et m’a glissé à l’oreille : « Écoute, ces scènes sont très ennuyeuses à tourner, essayons de surprendre tout le monde et faisons-le pour de vrai ». Et c’est ce que nous avons fait (rires).

 

Pour les besoins du show, une poupée sexuelle a été faite à vos mensurations. C’est quelque chose qui vous dérange ?

 

KC D’avoir une poupée, non. Une poupée sexuelle, oui (rires). C’est très dérangeant. J’avais oublié cet épisode… Il se passe tellement de trucs bizarres dans cette série que je ne me souviens pas de tout. Heureusement ! Je me rappelle maintenant de la réaction des membres de ma famille quand ils ont vu l’épisode mettant en scène la poupée. Ils étaient mortifiés (rires).

 

Vous l’avez gardée ?

 

KC Oui, mais je cherche à m’en débarrasser (elle se marre). Vous savez, elle pèse près de 55 kilos ! Vous voulez me l’acheter ?

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