AC/DC : Let there be Rock
Entrecoupé d'interviews des membres du groupe, carburant visiblement à toutes sortes de substances, et de petites scènes fictives assez hallucinantes (dans un champ avec un avion et une Porsche, au bord d'un lac ou dans une cave champenoise), Let there be Rock fut enregistré au Pavillon de Paris en décembre 1979, zénith triomphal d’une tournée européenne entamée juste après la sortie de Highway to Hell, l’album qui allait installer ce groupe australo‑écossais formé en 1973 au sommet de la planète rock. C’était l’époque Bon Scott, chanteur charismatique et ironique qui décédera l’année suivante d’un triste accident éthylique et auquel l’album suivant, Back in Black, rendra hommage (les cloches de Hells Bells, c’était pour lui).
Filmé quasiment comme un événement sportif avec des moyens conséquents (utilisation d'une louma pour les prises de vues aériennes, le jeune Thierry Arbogast au cadre, avant qu'il ne devienne un des directeurs photo les plus réputés au monde), ce concert, aussi beau qu'au premier jour, présentant en accéléré les préparatifs et la machinerie colossale liés à un tel show, révèle surtout des personnalités débridées et le charisme incroyable de ces artistes chargés d'une énergie brute quasi électrique.
« J’ai toujours pensé que les guitaristes de heavy metal, expliquait Angus Young en 1991, consacraient plus de temps à leurs vêtements qu’à leur son. C’est comme tous ces guitaristes hyper‑techniques. Ils essayent de jouer le maximum de notes et parcourir le plus de frettes possibles à chacun de leurs solos. Cela ne m’intéresse pas, ça ne sonne plus comme de la musique »
Et c'est vrai que niveau décibels, nul doute qu'ils s'y connaissaient. Un concert mythique pour comprendre le rock à l’état pur. Indispensable.