Le chanteur de jazz
Ce que raconte ce film est au fond anecdotique : le cantor Rabinowitz, un célèbre chanteur religieux juif, compte bien sur son fils, Jackie, pour reprendre le flambeau familial. Mais le jeune homme n’a d’oreilles que pour le jazz, une musique alors naissante qu’il part écouter dans le dos de son père. Un soir, celui‑ci découvre le passe‑temps de son fils et le chasse du foyer. Les années passent et on retrouve Jackie, désormais chanteur de jazz.
Le principal intérêt de ce Chanteur de jazz ne réside ni dans le scénario (un mélo classique sur fond de culture juive), ni dans la mise en scène ou le jeu des acteurs, mais dans le procédé technique sonore (le Vitaphone) qu’il fut, en 1927, l’un des premiers à utiliser. L’histoire du cinéma considère ainsi Le chanteur de jazz comme le premier film parlant. Pourtant, c’est loin d’être le cas : le film fait encore largement appel à la grammaire du muet (cartons, intertitres). Mais les six chansons et l’unique phrase de dialogue prononcée en son direct par l’acteur principal ont suffi à en faire une légende. Une curiosité du patrimoine mondial.