Dog Pound
Davis, 16 ans, trafic de stupéfiants. Angel, 15 ans, vol de voitures avec violence. Butch, 17 ans, agression sur un officier de probation. Une même sentence : la prison pour délinquants juvéniles d'Enola Vale. Arrivés au centre de détention, ils devront choisir leur camp, victime ou bourreau.
Kim Chapiron, jeune réalisateur déjà auteur du discutable Sheitan, réalise ici un film de prison ultra‑violent soutenu par aucun discours intelligent ni aucune ligne narratrice forte. Le seul message lisible est pour le moins dérangeant, puisqu'il s’agit de sublimer la violence. Terrible quand elle est utilisée par un « méchant », elle deviendrait ainsi jouissive entre les mains d'un « héros ». Sur ce thème, n’importe quel épisode de la série TV Oz faisait mieux. D'autant que le film n’exploite jamais sa particularité de prison pour délinquants juvéniles. L’histoire se déroulerait dans un pénitencier pour adultes, qu’il se passerait exactement la même chose.
Chapiron se vente aussi de son approche réaliste du sujet (dans les bonus, le réalisateur et son scénariste affirment avoir enquêté dans des prisons pour mineurs du Midwest américain), qui passe selon lui par le recrutement à l'écran d’adolescents délinquants ex‑taulards à la ville. Le problème est qu’il ne suffit pas de mettre un Marcel à un bonhomme baraqué pour qu’il devienne Bruce Willis dans Die Hard. Et comme on est au cinéma et non dans Envoyé Spécial, ça passe mal.
Un fantasme d’ado « boboïde » dans lequel Kim Chapiron se complaît dans la violence et tourne à vide.