Les drôles de poissons-chats
Claudia, 22 ans, vit seule dans une grande ville du Mexique. Hospitalisée d’urgence pour une appendicite, elle fait connaissance de sa voisine de lit, Martha. Cette dernière, mère pleine d’entrain de quatre enfants, est malade du sida. Martha invite Claudia à venir emménager chez elle. La jeune femme trouve peu à peu sa place dans la famille.
Malgré un sujet riche en pathos, la réalisatrice dessine avec finesse et tact un double portrait : celui d’une femme blessée (Claudia) qui s’ouvre au monde au contact d’une autre (Martha), refusant pour sa part de se considérer comme victime et croquant chaque instant, bon ou mauvais, en sachant qu’elle va bientôt partir.
Car, bien plus qu’un récit de mort imminente, ce film est avant tout une ode à la vie, aux joies, aux tracas et même au quotidien qui, tous, lui donnent sa saveur.
Le récit, bien écrit, est peuplé de personnages denses et attachants, souvent amusants, toujours piquants et incarnés par un enthousiasmant casting presque entièrement féminin. Filmé avec charme et honnêteté, le film, magnifiquement photographié par Agnès Godard, chante l’élan vital, évite quasi miraculeusement la niaiserie et ouvre la fenêtre sur des instants de joie et de désarroi simples, mais forts.
On est par contre plus réservé sur les dernières minutes qui abandonnent toutes ces bonnes résolutions pour un final tire‑larme qui ne s’explique que par l’origine autobiographique du récit.