Manhunt
Le pitch de Manhunt, d’une extrême banalité, ne tente pas de se démarquer d’autres survivals. Le principe est simple : quatre personnes (jeunes de préférence), sur la route des vacances, font une halte dans un bled peuplé de rednecks. Panne d’un véhicule sur le chemin du départ, une forêt peu amène (sorte de huis clos végétal où personne ne vous entend crier) et le massacre peut commencer.
De toute évidence, ce film norvégien de Patrik Syversen puise son inspiration dans les grands classiques du survival américain made in Seventies. Clin d’œil à l’impressionnante décennie vite avéré, puisque la mésaventure de nos quatre jeunes gens se déroule en 1974.
Film en déséquilibre constant, Manhunt excelle quand il s’agit de mettre en scène la torture et les séquences haletantes de courses-poursuites. Dommage néanmoins que la dégénérescence de nos tortionnaires, aux allures de gardes forestiers gargantuesques, ne soit pas davantage exacerbée. Bien sûr, l’absence de paroles et de mobile vient alimenter le concept, maintes fois exploité : de la violence pure, démotivée, ancrée dans la barbarie la plus primaire.
Néanmoins, il manque cette part inintelligible, cette incommunicabilité dérangeante entre soi et le monstre, propre aux chefs-d’œuvre du genre tels Délivrance (John Boorman, 1972), Massacre à la tronçonneuse (Tobe Hooper, 1973) ou le plus récent The Descent (Neil Marshall, 2005).