Successeur du TX-NR636, l'Onkyo TX‑NR646 en reprend l’essentiel. Déjà, pour ce qui concerne son aspect général et le design de son coffret, il n’est pas évident de le distinguer d’un simple coup d’œil de son prédécesseur. Seul petit détail qui différentie d’emblée ces deux produits, et qui n’échappera pas aux regards experts les plus avertis : la disparition, regrettable, du port
USB en façade. Pour se connecter simplement, les appareils nomades devront donc passer par la liaison
Bluetooth, du moins pour ce qui est de l’audio car, pour la vidéo, un port HDMI frontal est heureusement préservé.
Sur la face arrière, en revanche, la connectique a été enrichie. Elle récupère, entre autre, le port USB ayant disparu de la façade. De même, elle dispose d’un septième port
HDMI, l’analogique se dote d’une entrée audio sur
RCA supplémentaire et l’audio numérique échange une de ses deux entrées
coaxiales contre une seconde entrée
optique.
Cependant, c’est au niveau des traitements numériques et du décodage des flux les plus actuels qu’Onkyo a concentré ses efforts pour faire de son dernier‑né un équipement très performant en ce qui concerne l’audio, qu’il s’agisse de restitution conventionnelle ou des derniers formats multicanaux. En premier lieu, le TX‑NR646 accepte les nouveaux standards audio multidimentionnels
DTS:X et
Dolby Atmos. Cette polyvalence est d’ailleurs perceptible au niveau des borniers de raccordement des différentes enceintes. En effet, si le groupement des sorties dédié à une restitution
5.1 est des plus conventionnelles, celui des deux voies additionnelles, destinées à une reproduction
7.1, porte la mention « Back or Height ». Ainsi, en fonction du mode de restitution retenu, elles diffuseront soit les canaux d’ambiance arrière, en 7.1, soit les objets sonores hauteur du Dolby Atmos ou du‑DTS:X. À noter, enfin, que ces mêmes sorties peuvent aussi être dédiées à une gestion bi‑amplification des enceintes frontales si une configuration 5.1 est jugée suffisante et que des performances optimisées sont recherchées en écoute stéréophonique conventionnelle.
Dans le même esprit de recherche de finesse de restitution, Onkyo a offert au TX‑NR646 un nouveau convertisseur de haute qualité. En effet, jusqu’ici présent sur les équipements les plus haut de gamme de la marque, le convertisseur numérique analogique Asahi Kasei AK4458 (en photo ci‑dessous) s’invite au cœur de ce nouvel amplificateur. Outre le fait qu’il travaille en 384 kHz/32 bits, ce convertisseur bénéficie de technologie de filtrage à très faible niveau de distorsion. Le TX‑NR646 sera ainsi en mesure d’exploiter pleinement les ressources et les subtilités de flux audio Hi-Res, notamment ceux encodés en 192 kHz/24 bits. Il est en effet compatible non seulement avec les flux 24 bits, tant en 96 kHz qu’en 192 kHz, mais aussi avec les flux
DSD, tant 2,8 MHz que 5,6 mégahertz. Un domaine où les moyens d’accès ne manquent pas pour ce nouveau venu puisqu’il intègre, outre une connexion
Ethernet conventionnelle, un transmetteur
Wi‑Fi compatible
AirPlay. Le TX‑NR646 pourra ainsi, va sa fonction passerelle audio
UPnP (
DLNA), exploiter les fichiers audio Hi‑Res stockés sur les ordinateurs et disques durs
Nas reliés au réseau domestique ou, par son intermédiaire, se connecter au Net et bénéficier de services en lignes tels que ceux que propose Deezer ou Spotify. De plus, via Tunein, une multitude de
Webradios sont accessibles. Les Smartphones et autres tablettes bénéficieront pour leur part d’un accès Bluetooth. Enfin, pour en finir avec les sources audio pures, signalons enfin la présence d’une entrée « Phono ». Conçue pour les cellules à aimant mobile (MM), elle offre la possibilité de connecter une platine vinyle directement au TX‑NR646. Un type d’entrée qui se fait de plus en plus rare sur les amplificateurs audio‑vidéo, au grand dam des inconditionnels du « son vinyle » qui doivent souvent adjoindre un préamplificateur spécifique à leur équipement.
Côté amplification de puissance, Onkyo reste fidèle à sa structure « HCPS » (High Current Power Supply). Rappelons que sous cette appellation se cache essentiellement une alimentation capable de délivrer des pics de courant instantanés importants. Elle s’articule autour d’un transformateur à circuit magnétique « E-I » généreusement calibré, associé à des condensateurs de très forte valeur (2 x 8 200 µF). Des conducteurs en cuivre de très forte section convoient les tensions d’alimentation jusqu’aux modules de puissance. Les étages de sortie, basés sur des push‑pulls de transistors largement dimensionnés exploitent cette réserve d’énergie pour appliquer aux enceintes un courant de forte intensité. Cette particularité permet notamment de piloter parfaitement les déplacements de leur membrane lors des pics de dynamique lorsque des appels de courant conséquent sont nécessaires pour leur imprimer une violente accélération ou, à l’opposé, les freiner.
Enfin, côté vidéo, il est clair qu’Onkyo a préféré consacrer l’essentiel de son budget de fabrication à l’audio plutôt qu’à cette section. En effet, si tous les ports HDMI 2.0a (compatibles
HDR donc) du TX‑NR646 sont compatibles
Ultra HD et 4K 60Hz, trois certifiés
HDCP 2.2 (compatibles 4:4:4 et 12 bits) et trois HDCP 1.4 (compatibles 4:2:0 et 8 bits), aucun traitement particulier n’est appliqué à la vidéo. Exit donc le traditionnel [abc]Upscalling[/abc] Ultra HD/
4K présent sur un bon nombre d’amplificateurs concurrents et sur son prédécesseur, l'Onkyo TX‑NR636 (scaler Marvel Qdeo). En revanche, le TX‑NR646 assure parfaitement sa fonction de sélecteur des sources HDMI.
Pour revenir sur ce sujet, il nous semble d’ailleurs que le choix d’Onkyo est assez judicieux. En effet, par nécessité d’affichage, tout (bon) téléviseur Ultra HD dispose d’un (bon) upscaller intégré. De même, la plupart des lecteurs
Blu‑Ray un tant soit peu haut de gamme en est également pourvue. Enfin, très attendu, l'Ultra HD Blu‑Ray devrait finalement bientôt arriver en magasin et, dans ce cas, inutile de recourir à un upscaller… En somme, dans bien des cas, tout se résume à un « concours d’upscaller » qui pourra laisser l’utilisateur un peu dubitatif. Lequel retenir : TV, amplificateur ou lecteur ? Comparer objectivement la qualité de chacun n’est pas toujours évident. Quoi qu’il en soit, le mieux pour bénéficier pleinement de la qualité d’image que peut offrir un téléviseur Ultra HD étant de disposer d’une véritable source Ultra HD, il ne nous semble pas aberrant de supprimer l’upscaller de l’amplificateur audio‑vidéo si, dans le même temps, cela permet d’améliorer sa section audio (voir
Verdict technique plus‑bas) ou de le proposer à un prix plus attractif à performances équivalentes.