À 5 heures de Paris
Souvenez-nous : l’année dernière, le réseau Utopia décidait de boycotter À 5 heures de Paris pour cause de mauvaise provenance (film israélien donc forcément coupable de la politique de son pays !), avant de se rétracter dans la honte. Effet de publicité formidable pour le film de Leon Prudovsky, qui ressemble à une petite comédie romantique plutôt sympathique mais qui, avouons‑le, ne casse pourtant pas trois pattes à un canard.
Yigal, quarantenaire chauve et divorcé, rencontre un jour Lina, une belle Russe sur le déclin. L’un n’a jamais compris pourquoi sa femme l’a quitté et mène une vengeance dérisoire en prenant le parti pris de son jeune fils, tandis que l’autre rêvait de devenir compositeur en Russie, mais se retrouve à diriger la chorale dans laquelle officie le fils d’Ygal. Empêtrée dans un mariage ronronnant, Lina voit sa petite existence bouleversée.
À 5 heures de Paris possède un charme désuet, renforcé par cette bande‑son qui fait une large place à la variété française des années 1970 (Joe Dassin, Adamo…), plaisir coupable que partagent les deux personnages. Pour le reste, le film manque d’ambition aussi bien formelle (la mise en scène dépasse rarement le niveau du téléfilm) que scénaristique : les atermoiements d’Ygal et Lina, pour charmants qu’ils soient, ne mènent pas à grand‑chose.