8TH Wonderland
Voici un film sorti de nulle part. Son affiche évoque celle de L’armée des douze singes, tandis que son thème (comment changer le monde ?) rappelle celui de Vendetta des frères Washowski.
8th Wonderland surfe sur la vague de ces « indignés » (ou « anonymous ») qui, fatigués de vivre dans un monde régi par un système capitaliste surpuissant, rêvent d’une société alternative, le « 8th Wonderland » du titre. Un groupe d’individus issus de pays différents fondent ainsi un pays virtuel, une utopie 2.0, en s’unissant sous la férule d’un mystérieux webmaster.
Voulant échapper à une forme narrative classique, le film d’Alberny et Mach, inconnus au bataillon du cinéma, tente de brouiller les repères : pas de personnage principal auquel s’attacher, mais une myriade de figures (un faussaire, un Iranien, un mannequin, un couple…) dont on suit les fragments de vie, un filmage faussement amateur entre docu‑fiction et télé‑réalité, et un désir de mélanger les registres et les tons, soit une accumulation d’intentions louables qui finissent par égarer le spectateur. Un drôle d’essai, sympathique, brouillon mais raté.