Balle perdue 3
Rien qu’en regardant en préambule le résumé de 2 minutes des deux précédents opus, toute personne un tant soit peu constituée cinématographiquement parlant devrait s’enfuir aussi vite qu’une balle perdue tirée d’un flingue bien huilé. Dans la peau de personnages extrêmement clichés arborant tous le même look, tout le monde jouait mal. Le seul intérêt résidait ‑déjà‑ dans les cascades effectuées dans des voitures bricolées par Mister T de L’agence tous risques.
Cahier des charges 100% cascades
Deux ans plus tard, ils ont repris presque les mêmes, et recommencé. Pas tout à fait cela dit, puisque Balle perdue 3 est de loin l'épisode le plus réussi de cette saga qui fait péter les carburateurs. Il faut avant tout saluer l’audace de la production qui a su mettre les moyens et s’en tenir à un cahier des charges presque 100% cascades : des scènes impressionnantes exécutées sans effets numériques.
Alors oui, le génie et inspiration manquent dans la mise en scène, mais on ne peut nier une certaine efficacité dans le genre. Ajoutez à cela une bagarre dans un tramway (inspi Nobody mais en moins bien), un feu d’artifice final ‑au propre comme au figuré‑ et un nombre de tôles froissées à faire pâlir n’importe quelle casse auto, et on peut légitimement trouver plus d’intérêt à regarder Balle perdue 3 que n’importe quel Fast & Furious.

© William Dupuy / Netflix
Balle perdue 3 : scénariste 0
Cependant, tout cela est au service d’une intrigue inexistante, portée par des comédiens en roue libre, mal dirigés, mal cadrés, récitant des dialogues d’une platitude extrême avec une suffisance incompréhensible. À la fin, le monde se divise en deux catégories : ceux qui aiment les cascades réalisées sans trucages numériques, bien chorégraphiées, bien exécutées. Balle perdue 3 est pour eux. Et ceux pour qui une histoire, une approche cinématographique et un bon scénario sont des incontournables, avec des dialogues à défendre, des enjeux pour les personnages, des répliques bien senties, voire une émotion. Bref, du cinoche. Pour ceux‑là, passer 1h27 devant Balle perdue 3, c’est comme attendre 6 heures sa bagnole pendant un contrôle technique dans un garage : une purge.