08 septembre 2025 - 11h55

Dexter : Resurrection

année
2025
Créateur
InterprètesMichael C. Hall, Uma Thurman, Jack Alcott, David Zayas, Ntare Guma Mbaho Mwine, Kadia Saraf
plateforme
genre
disponibilité
18/08/2025
notes
critique
8
10
label
A
soutenir

En 2021, l’arrivée de Dexter : New Blood avait tout de la mauvaise idée. Pourtant, la série dérivée de Dexter permettait de corriger la fin catastrophique de la série pourtant culte de Showtime. Imparfaite, cette « suite dérivée » avait pour elle une certaine personnalité et quelques bonnes idées. En 2025, après l’inévitable et oubliable série préquelle Dexter : Original Sin, voici une suite de la suite avec Dexter : Resurrection. Une bonne idée, vraiment ? Miracle, il s’agit probablement de ce que la saga a proposé de meilleur depuis son lancement.

 

Se déroulant directement après les événements de Dexter : New Blood, Resurrection se savoure donc mieux si l’on a vu cette dernière et, évidemment, la série mère. La série démarre sur un changement géographique peu enthousiasmant qui dénote avec notre introduction : sorti de son long coma après que son fils Harrison lui a tiré dessus, Dexter décide de quitter le cadre enneigé et sympathique de la petite ville d’Iron Lake où il se cachait après les événements de Miami. Comme 95% de la production télévisuelle américaine (environ), direction le cadre vu et revu de New York.

 

Dexter fait ami‑ami pas à Miami

Heureusement, grâce à une production léchée (dépourvue de l’ambiance visuelle de New Blood, mais tant pis), on oublie rapidement ce défaut pour plonger dans l’histoire et ses nombreux personnages. Tout d’abord, comme dans New Blood, où la sœur de Dexter se manifestait régulièrement dans son subconscient pour délivrer d’excellents échanges et séances d’introspection, dans Resurrection, c’est un autre visage connu qui revient : celui de son père. Cela permet une nouvelle fois d’entrer assez naturellement dans la tête du taiseux tueur en série solitaire, même si plus les années passent, plus il se montre sociable.

 

En plus de son fils, qui a son propre arc narratif pour épaissir une série avec de généreuses intrigues, Dexter fait surtout la connaissance dans cette saison de plusieurs nouveaux personnages réussis. Entre le conducteur adorable qui le prend sous son aile et un groupe sur lequel il vaut mieux ne rien dire, tous sont incarnés par un casting des plus appréciables. Mention spéciale à Peter Dinklage, dont l’ambivalence est délicieuse. Les fans de la première heure ne sont pas oubliés et auront également de quoi se réjouir, davantage que dans New Blood.

 

À travers des souvenirs issus de la série principale, de nombreux visages connus reviennent pour un caméo ou pour un véritable rôle. C’est surtout le cas de Batista, sur les traces de Dexter, qu’il pense à raison être le Bay Harbor Butcher. Malgré l’excellente performance de James Martinez, que l’on se réjouit de revoir, ses apparitions sont parmi les plus faibles du lot pour qui cherche la cohérence. L’enquêteur alterne coups de génie et manque d’efficacité affligeant, selon les besoins du scénario qui enchaîne un peu trop les incohérences. L’ensemble manque souvent de crédibilité, surtout dans les premiers épisodes. Même chose pour l’enquêtrice un peu sous‑utilisée, pourtant atypique et qui rappelle par moments par ses méthodes et par son attitude le personnage de L de Death Note.

 

Sang frais et presque sans bavure

Pas de quoi gâcher le visionnage : les intrigues de tout ce beau monde se croisent plutôt bien et Dexter : Resurrection évite la plupart du temps le piège du « trop ». S’il faut parfois admettre quelques facilités narratives pour avancer un peu vite ‑quitte à frustrer avec notamment un rythme quasi feuilletonant‑ ou au contraire pour ne pas aller trop vite en besogne et faire durer le plaisir, le tout est plutôt bien ficelé et très satisfaisant. La plupart des fins d’épisode laisse un sourire sur le visage et cette impatience de poursuivre le visionnage. Bref, il est difficile de ne pas retrouver le plaisir des débuts de la série dans cette suite qui enchaîne les moments marquants et où l’on se sent régulièrement coupable d’apprécier un tueur en série.

 

Michael C. Hall prend d’ailleurs un clair plaisir à reprendre son rôle et embarque avec lui les spectateurs dans ce retour bien rythmé qui ne fait pas que singer le passé, sans pour autant l’oublier. L’évolution de Dexter notamment, de ses motivations et de sa personnalité, en font un personnage toujours plus captivant à suivre, toujours plus épais et riche. Peu de séries réussissent autant leur anti‑héros, et peu de séries nous auront autant enthousiasmés cette année. C’est bien simple, après en avoir vu les 10 épisodes, même si un énième retour sent toujours la mauvaise idée, nous sommes prêts à signer pour davantage. Peut‑être pas avec notre sang, mais presque.

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