Elio
Elio Solis, un jeune garçon orphelin élevé par sa tante, n’a qu’un seul rêve : pouvoir faire une rencontre du troisième type ! Un jour, par erreur, il est pris pour l’ambassadeur terrien. Le voilà transporté à l’autre bout de la galaxie pour négocier la paix galactique.
Vers l’infini et au‑delà ?
Un film Pixar, ce n’est jamais vraiment un film d’animation comme un autre. Les productions maison sont attendues comme le Messie depuis la sortie de leur tout premier film, Toy Story, il y a 30 ans. Depuis, la recette (et le succès) est immuable : poésie, humour, double lecture et un univers propre. Elio ne déroge pas à la règle, d’autant qu’il est le fruit de la collaboration de trois réalisateurs (Madeline Sharafian, Domee Shi et Adrian Molina). C’est d’ailleurs peut‑être là que le bât blesse, car très vite, on s’aperçoit qu’on est en présence d’un film bien impersonnel.
On rit (beaucoup), on est ému (parfois), on tremble (un peu), mais finalement le petit Elio ne va certainement pas rester dans notre cœur, contrairement à Buzz l’Éclair, Flash McQueen ou à une émotion primaire. À moins bien sûr d’être un enfant, le public cible du film, ne l’oublions pas. Si les références à E.T., au célèbre scientifique Carl Sagan et autres sont légion, il manque en fait cruellement à cet Elio un second niveau de lecture plus adulte qui l’aurait propulsé dans la même cour que Vice‑Versa, Les Indestructibles ou Toy Story.

Animé de bonnes intentions
Les thèmes abordés par le film sont à la fois touchants et universels, mais auraient mérité plus d’emphase. Elio nous parle de la solitude, de l’acceptation de la différence et surtout de l’importance de l’amitié et de la famille que l’on se construit. Un merveilleux message humaniste qui transpire à chaque plan et qui fait la beauté du film pour peu qu’on soit en deçà de la taille requise pour faire Space Mountain. Les spectateurs plus âgés seront sans doute moins touchés par une histoire qui fleure bon la recette du parfait dessin animé.
Reste le nerf de la guerre : l’animation. Elle est sans conteste splendide, d’une fluidité quasi parfaite et surtout très imaginative. Il faut dire que le film se passe en grande partie dans une sorte de métavers galactique et les animateurs s’en sont donné à cœur joie pour inventer des décors et surtout des monstres gentils qui le composent. Même si parfois le trop de couleurs et le trop de bestioles nuisent un peu au film. Rassurez‑vous, on est très loin d’Ant‑Man 3 tout de même !
Le héros Elio et sa tante Olga ne sont pas en reste. Extrêmement expressive, leur bouille respective est un festival de mimiques drolatiques. Pixar, qui sait même rendre émouvante une lampe de bureau, n’a pas son pareil pour donner vie à ce qui est dessiné. Encore une fois, le studio s’est surpassé et malgré ses défauts, le film se regarde avec beaucoup de plaisir pourvu qu’on se mette au niveau de notre enfance.
Après tout, c’est un peu ça, la recette d’un bon dessin animé.