08 décembre 2025 - 18h15

Empathie

année
2025
Créateur
InterprètesFlorence Longpré, Thomas Ngijol, Adrien Bletton, Benoît Brière, Josée Deschênes
plateforme
genre
sortie
01/09/2025
notes
critique
7.5
10
label
A
soutenir

On pourra critiquer Canal+ dans bien des domaines, mais les personnes en charge d’importer des séries étrangères ont souvent bon goût. En témoigne le dernier carton en date de la plateforme en provenance du Canada, sobrement baptisée Empathie (ce qui ne donne pas lieu à un nom rigolo en québécois, dommage). Récompensée du Grand prix du public au Festival Séries Mania 2025, la série a tellement convaincu que Canal+ coproduira la deuxième saison, attendue pour 2026.

 

Dans cette série créée par Florence Longpré, il est question de suivre les premiers pas de la docteure et psychiatre Suzanne Bien‑Aimé (incarnée par Longpré elle‑même) au sein d’un institut psychiatrique fictif. Notamment épaulée par son assistant Mortimer (Thomas Ngijol) et ses nouveaux collègues, elle doit non seulement trouver le meilleur moyen de traiter les patients aux nombreux problèmes dont elle a la charge, mais aussi gérer sa propre vie assurément compliquée.

 

Serment d’hypocrite

Qu’il s’agisse de Suzanne ou de Mortimer, qui se sont véritablement bien trouvés, nos héros n’ont pas été épargnés par la vie et les traumas. N’étant pas des criminels comme la plupart de leurs patients, ils n’en faudrait pourtant pas beaucoup plus pour qu’ils basculent de soignants à patients. Leur parcours personnel et leurs difficultés présentes, à l’instar du cheminement des patients et de la découverte au compte‑goutte de leur passé, sont traités avec justesse et sans pathos. Mais au travail, le professionnalisme prime avant tout, et leurs efforts pour aider des personnes aux pathologies variées font plaisir à voir.

 

Malgré quelques beaux moments de mise en scène et quelques dialogues savoureux qui font passer du rire aux larmes à plusieurs reprises (on appréciera que certains passages soient sous‑titrés pour saisir une expression québécoise), Empathie est avant tout une série d’acting. Outre le duo principal, le reste du casting est bluffant à plus d’une reprise. Mention spéciale à Benoît Brière qui incarne Jacques Dallaire, un patient bouleversant dont on ne dira rien, mais qui nous a brisé le cœur à plus d’une reprise tant il est bien joué.

 

Certes un peu bavarde par sa nature de drame psychologique, Empathie sait cependant utiliser avec intelligence des pauses et des silences qui en disent autant que les mots. L’équilibre est excellent et ses 10 épisodes de 45 minutes se dégustent aisément et sans rechigner malgré la lourdeur du sujet. On pourra peut‑être relever quelques éléments d’intrigue un peu prévisibles, mais rien de véritablement gênant ou qui fasse sortir d’un récit profondément humain.

 

Mental breakdance

De plus, si vous êtes en manque d’Hyppocrate, les points communs avec la série médicale de Canal+ sont nombreux. Outre ses soignants touchants et investis, Empathie évoque à plusieurs reprises le manque flagrant de moyens auquel l’institut fait face, montrant à quel point le personnel soignant a tendance à sacrifier sa propre vie pour aider les autres. Espérons d’ailleurs que Canal+ donnera un peu de moyens à la série, dont la première saison est assurément modeste, mais, on l’imagine, réaliste (elle a été écrite avec le soutien de deux psychiatres).

 

Intelligente, pleine de finesse et capable de faire rire et pleurer en s’intéressant avec justesse à une poignée d’êtres humains en difficulté, Empathie fait partie de ces séries qui font du bien malgré un sujet qui fait mal. Son traitement de la santé mentale et des relations entre les êtres est un modèle du genre. Elle n’a tout simplement pas volé toutes ses critiques positives.

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