Espion à l'ancienne saison 2
Michael Schur est ce que l’on peut appeler une valeur sûre. À tel point que quand le créateur de séries comiques à succès comme The Good Place, Brooklyn Nine‑Nine ou encore Parks and Recreation (excusez du peu) est sur un nouveau projet, il est difficile de ne pas s'y intéresser. En 2024, Espion à l’ancienne (ou The Man on the Inside en VO) ne faisait pas exception sur Netflix.
La première saison s’intéressait à Charles (Ted Danson, déjà vu dans The Good Place et Damages), un ancien professeur devenu détective privé, en infiltration dans une maison de retraite. Comédie douce‑amère très portée sur la question de la vieillesse, de la solitude et du temps qui passe, cette première flopée d’épisodes tapait juste et surprenait par sa profondeur. Pas aussi hilarante que les séries précédentes de Schur, Espion à l’ancienne parvenait cependant à amuser la galerie et trouvait le bon équilibre entre sérieux et gaudriole.
C'est dans les vieux beaux qu'on fait les meilleures confitures
Pour cette nouvelle saison de 8 épisodes de 20/30 minutes, Charles est envoyé pour une nouvelle enquête en infiltration sur le campus d’une école. L’homme est donc un peu plus dans son élément. L’occasion idéale aussi pour la série de proposer de nouveaux visages. Pas de panique, pas question de tirer un trait sur les précédents personnages, que le scénario parvient de manière assez naturelle à faire revenir pour un épisode, ou plus. Mais la principale force de cette nouvelle saison est assurément la présence de Mary Steenburgen.
Mona, le nouveau personnage incarné par l’actrice au sourire ravageur, prend énormément de place à l’écran et dans l’intrigue, majoritairement pour le meilleur et, parfois, pour le pire. Charles est attiré par elle en quelques secondes comme un papillon par une flamme… impossible de le blâmer tant le personnage de Mona est pétillant d’énergie. Difficile de ne pas tomber sous son charme, même si son hyperactivité peut parfois fatiguer et créer des frictions, notamment avec le tempérament beaucoup plus posé de Charles. Leur relation est au centre de cette nouvelle saison et permet une nouvelle fois de s’intéresser avec justesse à la vie des personnes d’un certain âge.
Cette saison 2 se fait d’ailleurs un peu plus plaisir du côté des guests. Les amateurs de Brooklyn Nine‑Nine apprécieront sans aucun doute la présence d’un certain Jason Mantzoukas, tandis que Max Greenfield rappellera de bons souvenirs aux fans de New Girl. Pourtant, cette saison 2 d’Espion à l’ancienne n’arrive pas à se montrer aussi surprenante et émouvante que la première, tout en étant plus dispersée dans les sujets traités. Elle parvient malgré tout à s’en tirer avec les honneurs, notamment en creusant du côté de la vie de Julie, la supérieure de Charles.
Une suite presque sans imper
Une nouvelle fois, l’enquête centrale n’est finalement que secondaire et permet surtout, au‑delà de taper cette fois avec délice sur les techbros et leurs lubies, de raconter d’autres choses et de creuser la vie personnelle des nombreux personnages. Le jeu de Ted Danson est quant à lui toujours aussi juste, donnant à la fois envie qu'il soit notre grand‑père dans la vie réelle et dans d’autres saisons sur Netflix.
Il va cependant falloir que les scénaristes trouvent un nouvel ingrédient pour que la formule de la série, qui montre ici déjà ses limites (notamment de moyens), ne lasse pas trop rapidement. En attendant, si vous avez aimé la première saison ou que vous recherchez une comédie douce et pas trop longue, vous pouvez foncer sans hésiter.
