Ironheart

Avant de lancer la phase 6 qui va tenter d'attirer à nouveau les foules, l’univers cinématographique Marvel doit conclure sa phase 5. Ultime relique de cet arc peu apprécié des fans qui ont partiellement déserté les salles et Disney+, arrive ce 25 juin sur cette dernière Ironheart, une série s'intéressant au personnage éponyme. Très récente dans les comics Marvel et introduite dans le MCU dans le film Black Panther : Wakanda Forever, Riri Williams a une autre lourde charge sur ses épaules robotiques : succéder, au moins dans l'esprit, à feu Tony Stark/Iron Man.

Après avoir été virée du MIT pour faute grave, cette ingénieure de génie, elle aussi dotée d’un ego surdimensionné (mais pas de la fortune de son modèle), décide de rentrer dans sa ville natale de Chicago. Là, elle va croiser la route d’un groupe de criminels mené par le mystérieux Parker Robbins alias The Hood. Déterminée à créer une armure et des technologies capables de rivaliser avec Stark et autre Pym, notre héroïne va les rejoindre mais rapidement se rendre compte que quelque chose cloche.

Robot pour être vrai

Soyons honnêtes : nous n’attendions rien de cette série centrée sur un personnage dont l’intérêt dans le MCU est pour le moment tout à fait relatif (pour rester poli). Entre une période de production longue (le tournage est terminé depuis 2022 !) et une communication peu rassurante, nous nous attendions à un nouvel échec façon Echo ou She Hulk. Que nenni. Ironheart est loin d’être parfaite, mais un peu comme Miss Marvel avant elle, elle dispose de quelques arguments qui viennent l’aider à surnager.

Tout d’abord, on appréciera son personnage principal prêt à absolument tout, y compris devenir criminel et utiliser son prochain pour atteindre ses hautes ambitions. Cela ne le rend pas très sympathique au début, mais en lui donnant tout de même une conscience et en creusant un peu son passé en évoquant assez justement la question du deuil, Riri Williams devient rapidement un personnage assez intéressant et nuancé. La question de l’IA et de son utilisation ajoute une autre couche de réflexion (légère) à l’ensemble, prouvant que le sympathique traitement de la dépression chez Thunderbolts* n’était pas totalement un accident.

La question de la famille et des liens communautaires est également centrale dans Ironheart, permettant de donner un cœur à une série qui aurait pu être très aseptisée. C’est malheureusement le cas de son principal antagoniste. The Hood n’est pas très convaincant, la faute à une écriture et à un jeu d’acteur assez plat. Heureusement, la série recèle quelques surprises que nous nous garderons bien de dévoiler, notamment dans ses deux derniers épisodes. Ces derniers gagnent en ambition et viennent d’un coup augmenter les enjeux et possibles retombées pour le MCU si Marvel se décide à en faire quelque chose.

IA de l’idée

De multiples liens indirects avec de précédents films ou séries sont d’ailleurs mentionnés. Cela permet de contenter les fans et de donner du liant bienvenu à l’ensemble, sans pour autant perdre celles et ceux qui n’auraient pas tout vu. On appréciera également des scènes d’action plutôt efficaces, et constater que Marvel gère toujours aussi bien les armures quand il est question d’effets visuels. La série tente aussi de mélanger technologie et magie, quitte à ne pas toujours être très crédible et à un peu abuser du « shut up it’s magic ».

Ironheart n’est pas la meilleure série Marvel. Mais elle est aussi loin d’être la pire. En 6 épisodes (diffusés en deux blocs de trois), la série parvient tout d’abord à proposer une héroïne pas totalement comme les autres et à donner (un peu) envie de la revoir dans le MCU. Elle parvient également plutôt bien à mélanger ambition (sans se vautrer comme Secret Invasion) et histoire modeste autour d'un personnage qui veut dépasser ses modèles, quitte à se brûler les ailes.