L'ennemi intime
Algérie. 1959. Les opérations militaires s’intensifient. Dans les montagnes de Kabylie, le lieutenant Terrien, officier idéaliste, prend le commandement d’une section de l’armée française. Il y rencontre le sergent Dougnac, tête brûlée désabusée qui va lui faire découvrir le véritable visage de cette guerre.
En adaptant le livre de Patrick Rotman, Florent Emilio Siri entreprend de filmer la guerre, la vraie. Une guerre putride et sanglante, loin des images épurées des « opérations de maintien de l’ordre » filmées et diffusées en France par les autorités de l’époque. Ici, la violence est permanente. Et visible. Exécutions, tortures, bombardements au Napalm (les fameux « bidons spéciaux » pourtant interdits), charniers, égorgements, affrontements meurtriers… La guerre d’Algérie montre enfin son vrai visage. Mais pas seulement…
Florent Emilio Siri illustre habilement les dilemmes de cette guerre en brossant le portrait d’un officier profondément humain (Benoît Magimel) qui, au contact de la réalité et de soldats dépourvus de valeurs morales, va peu à peu perdre ses repères et laisser s’envoler ses idéaux.
L’ennemi intime n’est peut-être pas le film de l’année, mais il a au moins le mérite d’aborder un sujet rare au cinéma (presque tabou) et de mettre le doigt là où ça fait mal.