22 mai 2025 - 21h00

La venue de l’avenir

année
2025
Réalisateur
InterprètesSuzanne Lindon, Julia Piaton, Vincent Macaigne, Cécile de France, Zinedine Soualem
éditeur
genre
sortie salle
22/05/2025
notes
critique
7.5
10
A

Une trentaine de personnes issues d’une même famille apprennent qu’elles ont hérité d’une maison abandonnée. Quatre d’entre elles sont chargées par les autres d’en faire l’état des lieux. Ces lointains « cousins » vont découvrir les trésors cachés de cette vieille maison, et surtout l’histoire d’Adèle, leur ancêtre commune qui a quitté sa Normandie pour Paris à 20 ans, à la fin du XIXe siècle.

 

Le péril vieux
Pour son 15ᵉ film, Cédric Klapisch retrouve une fois de plus son scénariste fétiche, Santiago Amigorena, mais fait un petit pas de côté et lorgne vers le fantastique. Comme pour Peut‑être (1999), qui réunissait Romain Duris et Jean‑Paul Belmondo, les deux compères font à nouveau se télescoper deux époques. Cette fois‑ci, il n’est pas question de voyage vers le futur, mais bien vers le passé. Pour paraphraser l’un des personnages du film : à une époque où tout le monde regarde vers l’avant, il est parfois bon de regarder derrière.

 

Malheureusement, il manque au film ce petit plus qui l’aurait rendu totalement réussi, bien qu’il ne manque assurément ni de charme ni d’ambition, surtout visuelle. Le film est magnifique. Klapisch et Amigorena ont le don des situations et des dialogues, et en ce sens, le film est un festival ! Un véritable Klapisch dans la veine de ceux que l’on aime. Malheureusement, le scénario, aussi original soit‑il, laisse un petit goût de facilité. Une sorte de Marc Levy sur grand écran : pas désagréable certes, mais pas vraiment à la hauteur des attentes.


Le duo semble réutiliser ses vieilles recettes et ne parvient pas à insuffler beaucoup d’originalité à cette histoire située dans le passé. On croise les stars du Musée d’Orsay, les lieux iconiques de la capitale, et au final, on a un peu l’impression d’être dans un Amélie Poulain version 2.0, sans plus.

 

 

Paris outragé ?
Ce n’est pas un hasard si La venue de l’avenir est présenté à Cannes (hors compétition) : c’est un véritable hymne à Paris, sublimement magnifié… mais qui fait aussi très carte postale. Et c’est sans doute le plus grand défaut du film. L’histoire et les personnages semblent un peu artificiels. L’inverse, justement, du cinéma de Cédric Klapisch, qui sait généralement faire des petits riens de la vie des grands tout de cinéma. Un reproche que l’on avait pu adresser d’ailleurs à Peut‑être, à l’époque.

 

Heureusement, l’homme a le sens des acteurs, et encore une fois, ils lui donnent le meilleur. À commencer par Cécile de France, incroyable de drôlerie dans un (trop) petit rôle d’ancienne élève de Zinedine Soualem. Mais pas que… Bien sûr, la grande découverte du film est sans nul doute Suzanne Lindon, qui irradie le film de sa présence si singulière. On savait, depuis 16 printemps, que la fille de Vincent Lindon et de Sandrine Kiberlain avait un certain potentiel. Ici, elle illumine littéralement La venue de l’avenir. Le reste du casting est aux petits oignons, chacun, dans ce film choral, a une belle partition à jouer. Aucun acteur ne tire la couverture à lui.

 

Pour ne pas trop spoiler (évitez vraiment de trop vous renseigner avant d’aller le voir !), nous n’épiloguerons pas sur le thème de l’opposition entre les images qui bougent et celles qui restent, joliment développé en filigrane tout au long du film. Ni de sa morale sur l’amour, très rafraîchissante.

 

Finalement, La venue de l’avenir est un beau poème sur notre rapport au temps, au présent comme au passé. Drôle, enjoué et touchant sur certaines scènes, surtout celle de Sarah Giraudeau. Certes, c’est un petit Klapisch, mais ce n’est pas forcément un petit film.

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