Lake Tahoe
Juan, un adolescent de 16 ans, accidente volontairement la voiture familiale et la plante contre un arbre. Signe de détresse, appel au secours, volonté d’attirer l’attention, mais rien n’y fait. Tandis qu’il tente de réparer le véhicule, Juan rencontre Don Heber, un mécanicien solitaire et bourru, flanqué d’un boxer nommé Sica (clin d’œil bienvenu au cinéaste italien éponyme), David, un jeune mécanicien passionné par les arts martiaux et Lucia, une jeune femme dont le rêve absolu est de se rendre à un concert de rock.
Ainsi résumé, on pourrait craindre un film d’auteur de plus, enfilant les clichés sur la corde de personnages stéréotypés. Mais Fernando Eimbcke, auteur d’un premier film prometteur (Temporada de patos), détourne la plupart des pièges du genre. Empruntant la voie d’un huis clos à ciel ouvert situé dans un Mexique caniculaire, Lake Tahoe saisit à la manière de Jim Jarmusch l’atmosphère dilettante, presque absurde, qui règne entre les membres de ce groupe de fortune. Drôle et inattendu.