par Nicolas Bellet
02 février 2024 - 16h01

Le livre des solutions

année
2023
Réalisateur
InterprètesPierre Niney, Blanche Gardin, Françoise Lebrun
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A
LDS - PartizanFilms
LDS - PartizanFilms
LDS - PartizanFilms
LDS - PartizanFilms
LDS - PartizanFilms
LDS - PartizanFilms
LDS - PartizanFilms
LDS - PartizanFilms
LDS+-+PartizanFilms
LDS+-+PartizanFilms
LDS+-+PartizanFilms
LDS+-+PartizanFilms

Marc Becker s’enfuit avec les rushs de son dernier film chez sa tante Denise pour tenter de retrouver sa créativité aux côtés de son assistante Sylvia et sa monteuse Charlotte. Il fourmille tellement d'idées qu'il décide d'écrire Le livre des solutions, un ouvrage rempli de conseils plus ou moins efficaces pour réaliser un film.

C’est un beau roman, c’est une belle histoire
Il aura fallu presque dix ans à Michel Gondry, après Microbe et Gasoil, pour réaliser un film. Cette patience a porté ses fruits puisque ce Livre des solutions est un petit bijou d’inventivité, de poésie et d’introspections hilarantes du cinéaste lui‑même, génialement interprété par Pierre Niney. Très autobiographique, il raconte peu ou prou la post‑production du film de Gondry L’écume des jours, marquée par la bipolarité de l’artiste. Il est à la fois très personnel et très universel. Sans doute un peu narcissique mais véritablement sincère. Et au final, très touchant. Le film porte en filigrane la souffrance de son auteur en crise, incapable de communiquer aux autres ses inspirations créatives nécessaires à son existence même (superbe séquence de l'orchestre improvisé).


Marc Becker (Pierre Niney) est si infernal qu'on ne peut qu’admirer l’extrême patience de Charlotte (Blanche Gardin) et de Denise (Francoise Lebrun), limites fanatisées par sa folie douce. La vision de la création et de l’artiste lui‑même, véhiculée par le film, peut sans doute faire peur et décontenancer, ses obsessions aussi. Mais le recul de Gondry désamorce tout cela dans un rythme infernal qui, il faut bien l’avouer, tourne parfois un peu en rond, quitte à emprunter quelques culs‑de‑sac. Qu’importe, le film est une véritable proposition cinématographique inclassable au charme fou, pour qui y est bien entendu sensible. Les autres risquent de s’ennuyer ferme sans être touchés par les gesticulations du héros.


Livre de poche
C’est un peu la limite de ce Livre des solutions. On peut facilement passer à côté. Si le thème du film est universel (les affres de la création et les difficultés de la communication), l'œuvre l’est peut‑être un peu moins.


À la limite du malaisant, parfois déstabilisant, le film est bordeline tout le temps. Mais c’est aussi ce qui fait sa charmante singularité. Le cinéma de Gondry ne ressemble à aucun autre, et avec ce Livre des solutions qui n’en apporte aucune, le cinéaste creuse encore plus le sillon de son incroyable étrangeté. Il retrouve même, au détour de quelques scènes, la poésie de son chef‑d'œuvre Eternal Sunshine of the Spoltless Mind (les moyens financiers en moins). Il lui manque juste sa puissance romantique. C'est ce petit rien qui fait toute la différence entre un beau film de cinéphile et une œuvre universelle…

sur les réseaux
proposer une vidéo
test
blu-ray
cover
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
24/01/2024
image
1.77
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
Français Audiodescription
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
7
10
image

Bourré de motifs récurrents comme les carreaux, les rayures et même les fleurs, le cadre du Livre des solutions n'oublie pas pour autant le graphisme et le dessin (littéralement intégré à la narration). Une image toute simple, joyeuse, naturelle, parfois rehaussée par des instants suspendus : accélérés, animation et autres petites trouvailles visuelles comme ce générique à contre-courant qui dit tout.  

7
10
son

L'instant sonore du film est sans doute cette géniale séquence au cours de laquelle Marc Becker/Pierre Niney tente de mimer avec son corps entier à tout un orchestre la musique qui lui trotte dans la tête. Le résultat, très cartoonesque, est tordant. Étienne Charry, qui avait déjà officié sur L’écume des jours en 2013, signe cette cacophonie organisée ainsi que quelques phases plus synthétiques/oniriques. Le reste du temps, priorité aux dialogues.

5
10
bonus
- Entretien avec Michel Gondry (38')
- Scènes coupées (9')

Michel Grondry, chemise à carreaux comme son double dans le film, revient sur son ressenti et ses idées en pagaille alors qu'il se retrouve en pleine période de créativité. Les bidouillages qu'on lui attribue souvent sont davantage pour lui des solutions qui ont toute leur place, « mieux et pour moins cher » en général. Un entretien passionnant, étayé par de nombreux exemples. À noter, la maison du film est réellement celle de sa tante.

en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !