par Jean-Baptiste Thoret
16 mai 2013 - 11h12

Les bêtes du Sud sauvage

VO
Beasts of the Southern Wild
année
2012
Réalisateur
InterprètesQuvenzhané Wallis, Dwight Henry, Lowell Landes, Levy Easterly
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Ce fut l’un des événements du Festival de Cannes 2012 et une Caméra d’or méritée. Les bêtes du Sud sauvage témoigne, après The Devil Rejects de Rob Zombie et Mud de Jeff Nichols, de la résurgence d’un cinéma américain qui a décidé de retourner dans le Sud du pays ‑ce qu’on appelait jusque dans les années 1970 le southern movie‑.

Exploitant à merveille le lyrisme fantastique des lieux et les visions poétiques de sa jeune héroïne, ce premier film de Benh Zeitlin fut tourné en 16 mm, dans le cadre d’une production indépendante qui, quand le talent est là, peut donner lieu à une merveille.

Dans le bayou de Louisiane, Hushpuppy, une gamine de 7 ans, tente de résister comme elle peut aux catastrophes climatiques qui mettent en péril son foyer (l’ouragan Katrina, toile de fond à laquelle on ne cesse de penser) et de soutenir son père, un alcoolique usé par la précarité et la mort prématurée de sa femme. Dès les premières images, on est happé par l’univers magique et ténébreux mis en place par Zeitlin, l’inventivité de son scénario et l’énergie de sa mise en scène, élégante, féerique et dont le maniérisme pourra, peut‑être, en agacer certains.

Les bêtes du Sud sauvage, le titre, renvoie à ces animaux mythologiques que Hushpuppy croisera au cours de son périple et à un univers, le conte pour enfants, que Zeitlin transforme en conte noir fantastique (La nuit du chasseur ?) et osé. L’une des perles rares de 2012.

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Beasts of the Southern Wild
Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
02/05/2013
image
1.78
HD 1 080i (AVC)
16/9 natif
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français, anglais pour sourds et malentendants
7
10
image
Pellicule 16 mm oblige (support habituel des films des étudiants en cinéma, destiné notamment à leur apprendre à charger la pellicule dans les « magasins » des caméras à l'aveugle en chambre noire), on retrouve cette patine et ce grain prononcé typiques (voire fourmillements) qui, ici, passent plutôt bien par le truchement de la HD. Aucune image fixe, un univers crasseux mêlé au monde onirique d'une petite fille de 7 ans, voici un vrai parti pris esthétique à saluer, qui colle parfaitement à l'esprit des bayous et à ce conte fantastique.
7
10
son
Épurée en dialogues, cette bande-son fait la part belle à la musique signée… Benh Zeitlin. Dynamique et personnage à part entière, elle suffit à nous contenter. Sinon, VO et VF se valent au niveau du mixage, mais pas du tout en ce qui concerne le réalisme des voix et l'immersion au cœur du film. VO obligatoire pour capter les accents locaux et toute l'ambiance des bayous.
7
10
bonus
- Making of (22')
- Scènes coupées (14')
- Court métrage Glory at Sea (26')
- Bande-annonce
C'est un tournage peu banal qui nous est conté via ce making of très artisanal lui aussi, suivant le quotidien de ce collectif (Court 13) emmené ici par le tout jeune cinéaste Benh Zeitlin. Du casting local (Dwight Henry, boulanger, ne tenait pas à fermer sa boutique le temps du tournage), à l'impressionnante Quvenzhané Wallis, qui s'amuse avec ses copines de tournage puis se passe la main sur le visage pour entrer dans son rôle en une fraction de seconde, on passe vraiment un excellent moment. Le court métrage Glory at Sea, très proche dans ses thèmes et son esthétique des Bêtes du Sud sauvage, vaut lui aussi le détour.
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