par Jean-Baptiste Thoret
14 juin 2016 - 12h08

Mad Max Fury Road

année
2015
Réalisateur
InterprètesTom Hardy, Charlize Theron, Nicholas Hoult
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Nous voici plongés en plein désert de Namibie, en compagnie d'une bande d'allumés de la bagnole et du pétrole, traçant deux heures durant sur des routes qui ne mènent nulle part, sinon à l'un des grands films d'action de ces dix dernières années.

Australien de 79 ans sorti des radars critiques depuis des lustres, George Miller a attendu trente ans pour poursuivre sa trilogie culte réalisée dans les années 1980, Mad Max, et donner un coup de vieux spectaculaire à l'essentiel de ces blockbusters US (films de super‑héros, Fast & Furious, Transformers, Avengers et consorts) qui, à coups de caméra tremblée, de bastons illisibles et d'effets numériques, ont tant abîmé nos rétines.

Certes, l'intrigue de Mad Max Fury Road tient sur un demi‑ticket de métro (Max, l'impératrice dissidente d'un régime dictatorial et le gynécée glamour dudit dictateur, tentent d'atteindre une zone verte qu'ils n'atteindront pas) mais éblouit par sa mise en scène, sa gestion de l'espace (un grand metteur en scène d'action est d'abord un bon géomètre) et son retour à des effets old school qui redonnent à cette course‑poursuite ultra‑inventive, corps et densité.

Avec ses soldats de Dieu, sorte de djihadistes du V8 qui se kamikazent joyeusement pour atteindre le Valhalla, ses monstres entubés et perchés qui conduisent des véhicules customisés dans la grande tradition du road‑movie australien (souvenez‑vous de Ces voitures qui ont mangé Paris de Peter Weir auquel les véhicules « porc‑épic » rendent hommage) et ce guitar héro délivrant ses riffs heayy metal du haut d'un camion maousse, Mad Max Fury Road scelle l'étonnante rencontre entre Terry Gilliam, Chuck Jones (créateur de Bugs Bunny, Daffy Duck…) et Freaks.

Synthèse parfaite d'un genre post‑apocalyptique toujours balancé entre un sérieux papal (le monde va mal) et une kitscherie loufoque, le film de Miller ose enfin reléguer son héros au second plan (Tom Hardy, seul point faible du film) comme un homme de main peu efficace au service d'une impératrice manchote mais ultra‑déterminée (Charlize Theron) qui, selon toute logique, devrait devenir l'égérie de la suite. Une merveille.

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test
4k
blu-ray
cover
Tous publics
Prix : 29,99 €
disponibilité
20/04/2016
image
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
16/9
bande-son
Français Dolby Atmos
Français Dolby TrueHD 7.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
sous-titres
Français, anglais pour malentendants, néerlandais
10
10
image

Le Blu-Ray était déjà grandiose, l'Ultra HD Blu‑Ray est juste époustouflant de précision et de couleurs pour un spectacle hors norme. Pour information, le master UHD BD de Mad Max Fury Road a été upscalé à partir d'un DI (Digital Intermediate) 2K, pour ensuite profiter d'un étalonnage HDR. Ce dernier change complètement la donne au niveau des informations affichées à l'écran.

Le meilleur exemple ? Aller directement au chapitre 7 avec le camion traversant l'écran sous un soleil de plomb. Là où, sur le Blu‑Ray, ce dernier n'est qu'une masse informe et diffuse de teinte blanchâtre/jaunâtre au point d'occulter la couleur du ciel, il apparaît détaillé et coloré sur l'Ultra HD Blu‑Ray. Plus simplement, dès les premières secondes du film où le héros décide de faire d'un lézard sa collation, le plan large apparaît bien plus nuancé que sur le Blu‑Ray, où les teintes rouges/ocre sont largement dominantes.

Pour le reste, l'apport du HDR est facilement identifiable sur les explosions, ou bien lorsque le brûleur d'un personnage déverse ses longues flammes à l'écran. De même, certaines textures chromées offrent dans ce film une brillance et un détail inconnus jusqu'alors.

Mais nul doute que l'upscaling réalisé en post‑production est aussi pour quelque chose dans la qualité perçue en termes de netteté, notamment sur certains gros plans avec des détails inédits mais aussi sur les arrière‑plans avec une profondeur de champ énorme.

Le résultat donne une sensation de relief inédit pour une immersion plus grande du téléspectateur comparé à la vision du Blu‑Ray, même si on perçoit parfois un peu de bruit dans l'image. C'est le cas au début du film sur quelques plans large par exemple, dans le ciel. Alors même si l'image comporte quelques défauts, Mad Max Fury Road s'avère néanmoins un formidable disque de démo en faveur de l'Ultra HD/4K et du HDR.

10
10
son

Qui dit action non‑stop, dit bande‑son à fond les ballons. C'est le cas ici, mais on reste loin du mal de crâne que peuvent nous procurer certains blockbusters (Avengers pour ne pas le citer) dosés avec des enclumes.

L'aspect brut/primal du son est voulu et merveilleusement mis en valeur par ces pistes Dolby Atmos qui donnent tout ce qu'elles ont, tout le temps (précision, les spécificités du Dolby Atmos ne sont pas réellement exploitées ici, mais c'est l'action même du film qui le veut). On ne voit pas le temps passer, preuve que l'immersion fonctionne à merveille.

Préparez‑vous à un grand fracas de moteurs en perpétuel surrégime, de cris d'outre‑tombe, de tôles froissées et de détonations monstres. Un exercice de style purement jouissif et réparti avec la précision d'une dentellière. Gros kif.

8
10
bonus
- Le tournage (29')
- La furie sur quatre roues (23')
- Les guerriers de la route : Max et Furiosa (11')
- Les outils du désert (14')
- Les cinq épouses : belles comme le jour (11')
- Accident et collision (4')
- Scènes coupées (3')
- Copie digitale UV

Sur le second Blu-Ray, de quoi régaler cinéphiles comme amateurs d'action (l'un n'empêchant pas l'autre, au demeurant). Vous pourrez notamment découvrir les coulisses de ce plateau de cinéma hors normes toujours en mouvement, au cœur de la Namibie, sur lequel se sont notamment retrouvés des artistes du Cirque du Soleil (toutes les acrobaties au bout des perches par exemple). George Miller revient également sur les aspects les plus techniques du film comme le tournage en caméras Phantom pour des ralentis incroyables, ou sur son idée de « l'esthétisme du chaos ». Après tout, si les hommes préhistoriques peignaient leurs grottes, pourquoi pas nos accros aux V8, plutôt doués dans la déco de leurs engins ?

On appréciera aussi les nombreuses images prises depuis les coulisses, les instants volés, notamment aux côtés des « belles », qui ont enduré des conditions difficiles tout en étant presque nues la plupart du temps.

Enfin, le module « Accident et collision » dévoile des images non retouchées du tournage, des scènes d'action dans leur forme la plus brute que l'on retrouve quasiment telles quelles dans le film. Une prouesse.

À noter, le coffret Anthologie renferme sur un quatrième disque le documentaire The Madnesse of Max (150'), dans lequel Miller nous apprend que le film a vraiment failli s'appeler Heavy Metal.

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