McWalter

Était‑ce une bonne idée de décliner au format long des concepts qui ont fonctionné en version courte ? Était‑ce une bonne idée, par exemple, de créer tout un film centré sur un personnage imaginé pour des sketchs ? Après avoir vu le film McWalter, disponible le 12 septembre sur Prime Video, nous serions tentés de répondre que non.

Réalisé par Simon Astier (Hero Corp et Kaamelott), dont il s’agit de la première mission du genre, McWalter s’inspire du personnage éponyme créé et incarné par Mister V depuis 2015. Signé à pas moins de cinq paires de mains, le scénario raconte la descente aux enfers de cet agent secret réputé et adulé dans le monde entier pour son efficacité et son charisme. Accusé d’avoir fait exploser des bombes sur tout le globe, il doit laver son honneur et trouver le véritable coupable.

James Bande

Comédie basse du front assumée, McWalter est davantage conçue comme un alibi pour enchaîner les blagues plutôt que pour retourner le cerveau avec son intrigue, souvent téléphonée. L’humour est à n’en pas douter celui de Mister V et de ses compères, alternant humour absurde, humour d’usure et humour de cours d'école. Si parfois certains gags fonctionnent, génèrent des moments « what the fuck ? » et viennent même parfois rappeler des références comme Mais qui a tué Pamela Rose ? ou encore La cité de la peur, quand le meta s’invite à la fête, beaucoup tombent à plat.

L’humour est évidemment une question de sensibilité personnelle, mais pour une blague qui génère un vrai éclat de rire (il y en a, rassurez‑vous), une autre ne fonctionne pas vraiment et une autre tombe complètement à côté, ou gêne. Les amateurs de Mister V et d'humour pas très fin devraient s’y retrouver, les autres risquent régulièrement de trouver le temps long.

Humour de chiottes

On appréciera cependant les performances assez fun de Vincent Dedienne et William Lebghil, tandis que Géraldine Nakache a connu des rôles plus réjouissants. Simon Astier ne brille pas par sa réalisation mais livre occasionnellement quelques scènes plutôt réussies comme cette bagarre dans des toilettes. Les plus observateurs apprécieront quelques hommages et gags visuels qui se cachent çà et là, tandis que le nombre de caméos est quant à lui assez raisonnable. Dommage, McWalter aurait pu être l’occasion de s’amuser un peu plus de ce côté‑là.

Malgré une tendresse certaine pour le travail de Simon Astier et certains de ses acolytes, force est de reconnaître que McWalter ne convainc pas vraiment avec son humour graveleux. Dans l'univers des productions venues d'internet, impossible de ne pas plutôt recommander un film rarement égalé depuis sa diffusion en 2015, Les dissociés.