14 mai 2025 - 22h00

Mission impossible - The Final Reckoning

année
2025
Réalisateur
InterprètesTom Cruise, Hayley Atwell, Ving Rhames, Simon Pegg, Vanessa Kirby, Esai Morales
éditeur
genre
sortie salle
21/05/2025
notes
critique
7
10
A
soutenir

Ethan Hunt et son équipe sont désormais en possession de la clé capable de contrôler l'Entité. Mais il ne sait ni où se trouve le sous‑marin russe Sebastopol comprenant son code source, ni comment venir à bout de cette IA maléfique. Par ailleurs, il est toujours pourchassé par la CIA, par Gabriel, et doit se remettre de la mort d’Ilsa Faust…

 

La position du missionnaire

Mission impossible ‑ The Final Reckoning, initialement intitulé Mission impossible ‑ Dead Reckoning Part Two, est donc la fin de la chasse à l’IA entamée dans l’opus précédent.


Si les épisodes de Mission impossible nous avaient habitués à tout miser sur l’action, quitte à réduire l’histoire à peau de chagrin, Christopher McQuarrie prend ici le contre‑pied, l'histoire prime. Les morceaux de bravoure se résument à une plongée périlleuse sous la glace et une poursuite en avion (pour schématiser).


Bien malin, le réalisateur a également décidé, pour son quatrième épisode (sur huit), de ne pas tout miser sur la fanbase et de réexpliquer en permanence les enjeux posés dans les épisodes précédents. D’ailleurs, on peut aisément apprécier ce nouvel épisode des aventures d’Ethan Hunt sans rien connaître de la franchise. C'est un bon point, mais cela ralentit l’action d'un film qui dure déjà près de 3 heures. Mais au final, c'est tout de même assez payant puisque ce Final Reckoning a un petit goût de best of pas désagréable pour les fans et qui donne envie aux autres de découvrir les anciens volets.

 

Encore plus malin, McQuarrie réussit à recoller des morceaux de scénario laissés en suspens dans les films précédents, comme la fameuse énigme de la patte de lapin de l’épisode 3. Oui, ça y est : après 20 ans, on sait enfin ce que c’était ! Mieux, le film redonne du sens au parricide originel du tout premier film : quand Ethan exécutait Jim Phelps devenu traître. On se souvient que le héros de la série télé culte avait été sacrifié par Brian De Palma il y a 30 ans pour permettre à Tom Cruise de prendre la tête de l’équipe, au grand dam des puristes télé. Ils seront enfin rassurés, il y avait une bonne raison…

 

La fin justifie le moyen ? 

Tous ces rappels et ces ponts avec le passé sont jubilatoires car souvent inattendus. À moins, bien sûr, de lire ces lignes… C’est même l’un des points forts du film : il a été aussi pensé comme un remerciement aux anonymes qui suivent Ethan depuis plus de 30 ans. Et il est d’ailleurs beaucoup question de ces anonymes que la team Mission impossible protège, mission après mission : les gens ordinaires qui ignorent les menaces qui pèsent sur eux depuis trois décennies. En creux, Tom Cruise semble remercier ces spectateurs fidèles, pour qui il fait tout ça. Rien de subtil, bien sûr, mais Mission impossible n’a jamais été une saga subtile. Le message au moins est limpide et semble même sincère. En tout cas, il fonctionne à bloc.

 

Le ton général du film est par ailleurs étrangement un peu nostalgique, presque désabusé, comme si le réalisateur et son acteur fétiche admettaient qu’il devient de plus en plus difficile d’aller toujours plus fort, plus haut, plus vite. Ils n'essaient même plus vraiment. Et rien que ça, c'est impressionnant, on vous rassure.

 

Par moments, ce Final Reckoning est même assez sombre, lorsque par exemple les héros prennent conscience du poids de leurs responsabilités et des sacrifices qu’elles exigent. À grands pouvoirs… comme disait un autre super‑héros. On est loin de la légèreté presque cartoon de Mission impossible : protocole fantôme de Brad Bird.


Globalement, l’humour est même moins présent que d’habitude. Ce n’est pas si gênant, le film étant assez homogène. Après tout, la menace d’une IA incontrôlable est sans doute la plus crédible qu’ait connue la saga jusqu’ici. Cet Ethan Hunt millésime 2025 a du coup des faux airs de Terminator contre le Skynet de T2, images de destruction nucléaire mondiale à l'appui. Étrange sensation de cinéphilie pop !

 

Impossible n’est pas Tom Cruise ?

Et le reste ? Oui, le film en met plein les yeux. Oui, Tom Cruise court les bras le long du corps. Oui, il y a des masques. Oui, il fait des cascades incroyables. Et oui, c’est bien lui à l’image. Enfin… on espère, car avec l’IA, on ne sait plus vraiment ! Ce qui tombe bien, puisque c’est aussi ce que raconte un peu le film.

 

Ce Final Reckoning a toutefois ses faiblesses. Il sent parfois la lassitude et semble parfois répétitif. Le réalisateur abuse des ellipses et des raccourcis scénaristiques, la répétition de certains procédés devient un peu fatigante. À plusieurs reprises, il préfère ne pas filmer une scène clé : une bagarre reste hors champ, une noyade est éludée, comme si le film s’économisait en permanence grâce à des astuces de montage très maîtrisées, peut‑être trop.

 

Une chose est sûre : ce Final Reckoning est moins impressionnant que Dead Reckoning mais il nous offre un Ethan Hunt plus intéressant, plus complexe. Ce qui n’est pas si mal car on aimerait bien voir ce que pourrait faire le nouvel Ethan avec (spoiler alerte !) sa nouvelle équipe…

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15/10/2025
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1 UHD-99 + 1 BD-50 + 1 BD-25, 169', couleurs
2.35
HD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Atmos
Français Dolby TrueHD 7.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Anglais Audiodescription
Espagnol Digital Plus 5.1
sous-titres
Français, anglais, anglais pour sourds et malentendants, danois, espagnol, québécois, néerlandais, norvégien, finnois, suédois
10
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image

Voici la garantie de passer une séance 4K au sommet avec un film et une équipe qui ne lésinent ni sur les moyens, ni sur les efforts, ni sur les idées les plus saugrenues pour nous en mettre plein la vue. Et ça marche. Les séquences de folie s'enchaînent pour notre plus grand plaisir, que ce soit dans les profondeurs ou dans les airs. Et malgré des situations toutes plus rocambolesques les unes que les autres (pour la crédibilité, on fermera les yeux…), l'image de cette édition 4K HDR Dolby Vision garantit le meilleur du support et de votre écran. Que ce soit les détails, le piqué, la dynamique, les noirs solides, les blancs francs, les couleurs naturelles mais pétantes ou la profondeur de champ, on en a vraiment pour son argent. 

 

Le réalisateur et Tom Cruise le clament haut et fort dans les bonus, les différentes ambiances du film sont souvent issues de références prestigieuses du cinéma des années 50/60 (voir cette scène des hauts fonctionnaires paralysés par la peur et le doute, à peine éclairés et filmés sous des angles particuliers). Bien que souvent dotées de leur propre univers, les séquences s'enchaînent sans saut visuel hormis celui de l'émerveillement.

Une image grand luxe, où les scènes d'action sont même parfois trop belles, comme celle des biplans. Tom Cruise le constate lui‑même dans les bonus, l'image de cette séquence était tellement belle qu'elle en devenait fake. Des ajustements de caméra et de tournage ont été nécessaires pour les rendre plus crédibles. Un comble.

10
10
son

La partie son et particulièrement Dolby Atmos est au diapason de l'image. Tom Cruise ne serait pas Tom Cruise sans ce souci du moindre détail, musique et sound design compris. C'est bien sûr l'immersion du spectateur qui est mise en avant tout au long du film, avec une volonté de laisser parfois la place à l'action dans son état le plus pur, sans musique. Certaines scènes sont ainsi presque muettes.

 

Une gestion des silences qui contraste d'autant plus avec la grosse bulle sonore mise en place le reste du temps, et la pluie constante d'effets arrière et Atmos. Une grosse activité et un Dolby Atmos où la dynamique est énorme, joueuse et entraînante. Sans elle, le film perdrait sans doute beaucoup de son pouvoir d'attraction. Le tout sans jamais fatiguer, sans oppression aucune. L'équilibre entre action et finesse touche à la perfection. Côté VF pour finir, le mixage est identique et tout aussi effiace, mais les voix et l'ambience générale qui en découle déçoivent.

8
10
bonus
- Commentaires audio du réalisateur Christopher McQuarrie et de Tom Cruise
- Commentaires audio de Christopher McQuarrie, Eddie Hamilton et Mary Boulding (1ère assistante réalisatrice)
- Commentaires audio des compositeurs Max Aruj et Alfie Godfrey et Cécile Tournesac (production musicale)
- Bof isolée
- Coulisses du tournage par thématiques (17')
- Scènes coupées commentées par le réalisateur (10')
- Séquence du Canyon de Olifant Rivers commentée (9')
- Séquence du transfert de biplan commentée (4')
- Galerie
- Photos

Le réalisateur Christopher McQuarrie lui‑même harnaché à l'extérieur d'un biplan en plein vol pour comprendre les lois de la physique et pouvoir écrire ses scènes au plus près de la réalité, ça, c'est de l'implication ou on ne s'y connaît pas. Un peu plus loin, Tom Cruise s'éclate encore une fois dans les airs : il souffre, se fait balader par le vent et le métal, mais impressionne comme toujours par son sang‑froid et sa passion. Peu importent les blessures, au moment de commenter telle ou telle scène pour les bonus, il ne garde que le meilleur. 

 

Avec Christopher McQuarrie, ils sont même particulièrement enjoués dans l'exercice du commentaire audio, encore galvanisés d'avoir eu la chance de pouvoir tourner des scènes a priori infaisables. Une joie difficile à cacher, même s'ils manquant parfois de recul. 

 

Bref, petit tour dans les coulisses et les commentaires obligatoire pour qui aime le cinéma, et particulièrement Tom Cruise.

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