Nobody 2
Quatre ans après sa malencontreuse altercation avec la mafia russe, Hutch doit toujours 30 millions de dollars à la redoutable organisation et s’efforce de rembourser en enchaînant sans répit les contrats d’une liste de criminels à occire, aussi interminable qu’internationale. Bien qu’il apprécie le caractère intense de son « travail », Hutch se retrouve vite surmené, tout comme sa femme Becca, et ils s’éloignent inexorablement l’un de l’autre. Ils décident donc de partir avec leurs enfants en vacances.

Bob a un truc sur la tête
Film de série B violent, drôle et percutant, le premier Nobody prenait un certain plaisir à tourner en ridicule le genre, souvent doté d'un héros invincible. Bob Odenkirk (Better Call Saul) était totalement inattendu dans la peau d’un tueur à gages, tout comme les scènes de baston le mettant en scène (notamment celle dans un bus). Pour sa décontraction, son style et son effet de surprise, le film avait laissé suffisamment de traces pour espérer une suite encore plus forte.
Malheureusement, le résultat est plus que mitigé. Timo Tjahjanto succède à Ilya Naishuller à la réalisation, et Bob Odenkirk reprend son rôle de machine à tuer, quelques rides en plus mais aussi une moumoute vissée sur le crâne, petite coquetterie scénaristique dont on a bien du mal à détacher le regard. Tel le chapeau d’Indiana Jones, on se demande bien comment elle tient sur sa tête alors qu’il est malmené comme jamais. Et c’est là tout le problème : le reste du film ne parvient jamais à nous faire oublier ce détail capillaire.

Même Sharon Stone en fait trop
Et ce ne sont pas les scènes de baston, dont la rigueur et le traitement ne valent jamais celles du premier opus, qui nous distraient. L’effet de surprise passé, tout redevient prévisible. Sharon Stone, en grande méchante, cabotine au moins autant que Nicolas Cage dans Face/Off. Et malgré le rythme, on s’ennuie poliment devant cet ersatz de John Wick dont la recette, certes éculée mais sympathique, manque ici d’épices, d’audace et de nouveauté.
Au final, le seul exploit qu’on retiendra du film, c’est ce toupet qui tient bon la rampe, alors que le film, lui, en manque singulièrement.