07 novembre 2025 - 17h12

Predator : Badlands

année
2025
Réalisateur
InterprètesElle Fanning, Dimitrius Schuster-Koloamatangi, Mike Homik
éditeur
genre
sortie salle
05/11/2025
notes
critique
3
10
A
soutenir

Dek, un jeune Predator banni par son père infanticide, débarque sur une planète hostile en quête de rédemption. Sur place, il croise la route de Thia, une robot en piteux état, elle aussi en chasse contre l’adversaire ultime.


Le monstre gentil

Ne tournons pas autour du pot, l’idée de base de ce nouvel opus ‑faire d'un Predator un chasseur au grand cœur écrasé de pathos d’un père infanticide‑ avait de quoi surprendre. Depuis le film culte de John McTiernan en 1987, le Predator incarnait plutot l’adversaire ultime, maître de la disparition, des forêts exotiques moites, des armes au plasma mortelles et de l'hémoglobine. Las ! Au fil des films et des séries animées, la créature a tant évolué qu’il est désormais difficile de cerner son essence.


Ici, Dek, le Predator du film, est un grand benêt au cœur tendre qui découvre in fine que la famille que l’on choisit vaut mieux que celle qu’on subit. La profondeur n’est donc pas le fort de ce film, mais après tout, on n’est pas venu pour ça. En revanche, on est bien venu pour des combats épiques, des effets spéciaux à couper le souffle et cette adrénaline qui fait trembler le pot de popcorn posé sur nos genoux. 

 

Après un prologue interminable censé humaniser notre héros à la dent cassée (une coquetterie du scénario), Dek arrive enfin sur une planète inhospitalière comme on les aime : créatures perfides, pièges naturels à chaque pas… Sauf que la chasse tourne au fiasco. Pas de traque haletante, pas d’affrontement mémorable. Notre Predator croise bien ça et là quelques créatures agressives et des plantes hostiles, mais pour des scènes bien décevantes et trop souvent artificiellement placées en fonction des besoins de l’histoire. Reconnaissons tout de même une certaine inventivité dans le bestiaire présent à l'écran, sans en dévoiler trop pour ne pas gâcher les (rares) surprises du film.

 

 

Predator et de travers

Elle Fanning, dans le rôle de Thia, tente d’apporter une touche d’humour et de complexité à ce Predator : Badlands et y arrive parfois. Mais son interprétation de grande méchante (elle campe deux rôles) manque cruellement de mordant et frôle le ridicule. Son double rôle reste néanmoins l’un des rares atouts du film avec, et il faut le remarquer, ses effets spéciaux soignés.


Reste une question : était‑il utile de dépenser autant pour ce qui demeure une simple série B, aussi ratée ? Le doute est permis tant le film de Dan Trachtenberg est insipide. On est très loin de Prey, film avec lequel il avait su relancer la franchise avec intelligence.


Le comble ? Une scène où Elle Fanning robot, feint la mort devant… un autre robot. Isaac Asimov doit se retourner dans sa tombe. À force de vouloir faire dans l'esbroufe, le film regorge d’incohérences, de poncifs et de facilités scénaristiques. On est loin de la simplicité originelle qui faisait le charme de Predator.


Pourtant, malgré un troisième acte aux antipodes de « l’esprit chasse » de la franchise, Predator : Badlands se laisse toutefois regarder… à condition bien sûr d’y mettre autant d’indulgence que de mansuétude. Dommage tout de même qu’une réalisation aussi impersonnelle et un scénario aussi plat gâchent une licence qui méritait tout de même mieux.

sur les réseaux
proposer une vidéo
en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !