par Nicolas Bellet
08 avril 2024 - 17h51

Saw X

année
2023
Réalisateur
InterprètesTobin Bell, Shawnee Smith
éditeur
genre
sortie
22/02/2024
notes
critique
5
10
A

John Kramer, malade d’un cancer en phase terminale, se rend au Mexique afin de subir une opération expérimentale capable de le guérir. Mais ce voyage va bientôt  virer au cauchemar…

Saw terne ?
Ce dixième opus de la franchise inaugurée il y a vingt ans par James Wan et Leigh Whannell (Saw), d’après leur court métrage, est une relative bonne surprise pour peu qu’on en accepte le postulat, à savoir que John Kramer/Jigsaw (Tobin Bell) et Amanda Young (Shawnee Smith) sont un peu comme Benjamin Buton : le temps se comporte différemment sur eux ! En effet, le parti pris de Kevin Greutert, le réalisateur de ce Saw X (et exégète de la franchise puisqu'il a déjà réalisé et monté plusieurs films de la saga), est de situer son histoire entre le premier film et le troisième, tout en conservant, vingt ans après, certains des acteurs originaux sans vraiment chercher à les rajeunir. Pour le fan de la saga, c’est un peu étrange, pour les autres, ça passe crème.

 

En revanche, ce postulat implique également un manque conséquent de suspense puisqu’on sait que John Kramer ne mourra pas. Il est attendu dans Saw III sorti en 2006. Pour le reste, l’idée d’en faire un antihéros rancunier est assez jouissive. Elle implique une certaine complicité implicite du spectateur, assez malsaine d’ailleurs.


Façon puzzle !
Le véritable héros du film, c'est donc John Kramer/Jigsaw qui va encore une fois imaginer des puzzles malsains et meurtriers pour se venger de ceux qui l’ont trompé. Le plaisir de la saga est conservé, les pièges sont imaginatifs et pervers à souhait, mais au final, ça sent toujours un peu le réchauffé, comme c’est le cas en fait depuis Saw II.

 

Malgré cela, on prend toujours un malin/malsain plaisir à regarder les victimes essayer de s’en sortir comme le veut le principe de la saga. On est clairement dans du grand‑guignol assumé (ah cette corde à base d’intestin ou cette trépanation…), mais sans aucun humour, avec une esthétique fauchée qui renvoie clairement au premier film. Alors que le budget est dix fois plus conséquent.


La surprise provient du fait que le film prend le temps de s’installer et qu’au final, on a de l’empathie pour celui que l’on sait être un tueur pervers. Belle mise en abyme, assez réussie par le film. C’est véritablement son seul véritable intérêt. Kevin Greutert parvient finalement à insuffler un vent nouveau à une saga qui se répète beaucoup (trop) depuis vingt ans, quitte à trahir l’esprit de la franchise.

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4k
cover
+16 ans
Prix : 29,90 €
disponibilité
22/02/2024
image
1.85
HD 2 160p (HEVC)
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Atmos
Français Dolby TrueHD 7.1
Français audiodescription
Anglais Dolby Atmos
Français Dolby TrueHD 7.1
sous-titres
Français, français pour sourds et malentendants
6
10
image

Retour aux sources avec un effet sale et fauché assumé à base de jaunes, de verts et de bleus cramoisis et des codes graphiques empruntés au giallo pour une poignées de scènes : couleurs franches et décorum extravagant. Les fans seront satisfaits, les amateurs de super définition un peu moins, même si cela n’est pas pénalisant compte tenu du sujet. Un HDR10 qui se donne à fond et le fait plutôt bien dans une ambiance de toute façon très sombre mais non dénuée d'intérêt.

7
10
son

Une alternance de silences d’effroi et de zones sonores agressives. Des cris, encore des cris, toujours de cris. Ce n'est pas forcément innovant mais les passages attendus sont présents avec de bonnes ambiances et une belle mise en avant des sévices endurés (craquements divers et variés, aspirations, trépanations et autres joyeusetés). Il y a aussi une intention évidente de ne pas (trop) fatiguer, et c'est un plus.

7
10
bonus
- Reawaking, le making of (96')
- Croquis (34')
- Tester les pièges (17')
- Scènes coupées (37')
- Bande-annonce

L'éditeur a sans doute souhaité capitaliser sur cet opus qui sort du lot et satisfaire les fans. Et ça commence fort avec un copieux making of (96') qui dissèque certaines étapes de création du film : liens avec les autres épisodes (notamment Saw VI), genèse, enjeux, décors, lieux de tournage, maquillage, post-production. Mine de rien, le réalisateur est un des meilleurs connaisseurs de la saga avec 18 ans de détails bien glauques en tête. Chapeau.

 

Le module intitulé Croquis est en quelque sorte une analyse filmique de trois scènes du film, stylet en main pour pointer des détails qui nous auraient échappés. Enfin, les répétitions des comédiens et de l’équipe avant de tourner les fameuses séquences de piège. Un morceau de choix, bien saignant lui aussi.

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