Séraphine
La vie hors du commun de Séraphine Louis (1864-1942), femme de ménage le jour et peintre la nuit, retranscrite dans un biopic élégamment orchestré. 
Le film débute avec Séraphine, à la limite de l’extase, priant dans une Église. Et partout, de son modeste habitat jusque  dans ses toiles aux nuances chatoyantes à la matière chaude et sanguine, il y a du religieux, du sublime voire du mysticisme. 
Le réalisateur Martin Provost saisit à merveille les itinéraires de cette âme isolée, coupée des réalités, qui évoque parfois le destin de Camille Claudel, depuis sa rencontre avec le collectionneur d’art allemand Wilhelm Uhde (Ulrich Tukur) à sa déchéance psychique dans un asile de Clermont. 
Grâce et naïveté de celle qui parlait à la nature comme on parlerait à Dieu, incarnées par l’actrice Yolande Moreau, stupéfiante. On la voit souvent le dos tourné à la caméra se promenant à travers champs, comme s’il fallait rompre avec le réel, quel qu’il soit, afin de préserver -même inconsciemment- la part de divin en soi. 
En février 2009, Séraphine rafle sept César dont celui du Meilleur film et de la Meilleure actrice. Une récompense bien méritée.
 
                        
                        
                     
                        
                        
                     
                        
                        
                     
                        
                        
                     
                                     
                    