Splinter Cell : Deathwatch
Il n’a jamais fait aussi bon être fan de jeux vidéo et de séries. Les adaptations de licences vidéoludiques se multiplient, et dans la majorité des cas, la qualité est au rendez‑vous. C’est spécialement vrai chez Netflix qui, après Castlevania, Cyberpunk 2077 et Devil May Cry notamment, est de retour pour un autre projet animé. Une nouvelle fois chapeauté en partenariat avec Ubisoft, avec qui le service de streaming signait déjà l’étonnante Captain Laserhawk : a Blood Dragon Remix (et avant la future série Assassin’s Creed en live action), voici Splinter Cell : Deathwatch.
Cette dernière a d’entrée de jeu plusieurs bonnes idées. Tout d’abord, sortir du formol une licence qu’Ubisoft boude depuis 2013 et le jeu Splinter Cell : Blacklist. Sam Fisher, l’agent le plus efficace de l’organisation secrète Echelon 4, méritait bien ce retour. Pour faire les choses bien, c’est Derek Kolstad, le créateur de la très efficace licence cinématographique John Wick, qui est aux manettes du show réalisé par Guillaume Dousse.

John Weak
Enfin, la série n’adapte pas bêtement l’un des opus de la saga, mais propose quelque chose d’inédit avec un Fisher vieillissant forcé de sortir de sa retraite (et de laisser son chien, autre point commun avec John Wick). Cela permet de ne pas faire de redite, mais aussi d’accueillir fans comme nouveaux venus avec une intrigue abordable et quelques noms et références pour les plus connaisseurs. Inutile d’en dire trop sur cette dernière, du Tom Clancy classique à peine modernisé. L’affaire dans laquelle Sam est empêtré malgré lui se déroule en 2020 sur fond de Cop 31 et de crise de l’énergie.
L’histoire, difficile à vraiment développer en seulement 8 épisodes de 20 minutes, sert avant tout d'excuse pour enchaîner les scènes d’action. Notre héros est d’ailleurs accompagné comme toujours de Grim, mais aussi de la jeune agente Splinter Zinnia, qui fait office de sang neuf nerveux. Si l’on regrette évidemment l’absence de Michael Ironside pour doubler Sam, le choix de Liev Schreiber est cependant pertinent et convaincant. Peu bavard comme son personnage de Ray Donovan dans la série éponyme, l’acteur incarne parfaitement ce héros taiseux et efficace.

Retraite agressive
Les scènes d’action, très bien animées et chorégraphiées, sont le vrai point fort de la série. L’ensemble rappelle peut‑être plus souvent John Wick que Splinter Cell, avec des affrontements où la violence prime sur l’infiltration, mais difficile de faire autrement pour rendre l’ensemble vivant et dynamique. La patte Kolstad se sent bien et le mélange des deux univers fait des merveilles. À l’image de son intrigue, l’animation de Splinter Cell : Deathwatch est efficace pour délivrer des bastons limpides, mais évite de faire trop de folies pour ne laisser personne sur le côté.
Malgré cela, cette réapparition de Sam Fisher donne régulièrement envie de « jouer » la série. Ce constat est assurément un signe de réussite du projet. Maintenant, il ne reste plus qu’à espérer qu’Ubisoft aura de la suite dans les idées.