30 septembre 2025 - 10h57

Subway

année
1985
Réalisateur
InterprètesChristophe Lambert, Isabelle Adjani, Jean-Pierre Bacri
éditeur
genre
sortie
25/06/2025
notes
critique
7
10
A
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Poursuivi en voiture, un homme se réfugie dans les entrailles du métro parisien. Là, il va découvrir un nouveau monde, tout en essayant d’échapper à ses poursuivants à qui il a dérobé un dossier compromettant, poursuivants parmi lesquels se trouve la femme qu’il aime.

 

Subway, film sandwich

Revoir aujourd'hui Subway (1984), le deuxième film de Luc Besson, est une expérience particulière. Outre la réputation écornée du réalisateur autrefois adulé, ce sont surtout les images du métro parisien qui ont pris un bon coup de calendrier. La station Auber/Opéra, particulièrement. Étrangement, le reste a bien supporté l’épreuve du temps. Et on prend plaisir à revoir le film et son léger vernis suranné.

 

Empilement de clichés et de naïvetés confondantes, le film se revoit comme on relit les vieux Tintin : avec une âme d’enfant. Les acteurs sont (encore) tous beaux, les décors signés Alexandre Trauner, sublimes, et l’image de Carlo Varini n’a pas pris une ride. Le film a bénéficié d’un alignement des planètes et, quarante ans après, le charme opère toujours. Christophe Lambert est magnétique, Isabelle Adjani commence à peine à faire du Adjani, Michel Galabru transforme un second rôle en un personnage truculent, et le film offre à Jean‑Pierre Bacri une belle exposition qu’il saisit allègrement avec tout son talent.

 

On l’aura compris, Subway est un film d’acteurs, et tous sont à leur meilleur dans des rôles certes peu nuancés mais attachants. Il y en a pour tous les goûts, toutes les générations. Luc Besson, en grand cinéphile, a réuni autour de légendes du cinéma (Jean Bouise, Michel Galabru) des stars montantes (Adjani) et des petits nouveaux bien castés (Anglade, Reno, Lambert…). Aujourd'hui encore, la recette est toujours aussi bonne.

 

Métro, c’est trop

Mais ce qui interpelle le spectateur d’aujourd’hui, c’est la réalisation de Besson. Clairement plus un film de forme que de fond, Subway, à l’époque, pouvait énerver par son maniérisme tape‑à‑l’œil. Aujourd’hui, ce style a fait école, et le film semble presque moderne. En tout cas, il ne dénote en rien dans la production actuelle des films pensés comme des produits de consommation.

 

La naïveté poétique de son histoire et ses dialogues comiques le placeraient même au‑dessus du panier. Même si, niveau enjeux, MacGuffin et écriture scénaristique, on est loin du chef‑d’œuvre.

 

Il y a en tout cas une fraîcheur dans Subway qui ne s’est pas étiolée avec le temps, sans doute due en partie à l’univers qu’il nous décrit : celui, fantasmé, des sous‑sols du métro parisien, un décor qu’aucun film n’a vraiment repris depuis. À la manière d’un Spielberg qui a donné le « la » du film de requin, Besson a inventé la vie souterraine du métro et sa cinématographie à coups de néons, de béton et de portes ouvrant sur un imaginaire. C’est déjà pas mal, et c’est toute la force du film qui perdure encore aujourd’hui. Même si son côté remake souterrain caché d'À bout de souffle fait toujours autant sourire… n'est pas Godard qui veut.

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4k
cover
Prix : 23,99 €
disponibilité
25/06/2025
image
1 UHD-66 + 1 BD-50 + 1 BD-25, 102', couleurs
2.35
HD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français pour sourds et malentendants, anglais
7.5
10
image

Issu d'une nouvelle restauration en 4K à partir du négatif 35 mm original, le master de Subway revient quarante ans après doté d'une belle fraîcheur, de couleurs super pêchues et d'un HDR Dolby Vision qui apporte une certaine modernité avec une nouvelle brillance bienvenue. Tous les éléments possibles en profitent : la pluie, les reflets, les chromes des métros, les néons… Ajoutez un grain original conservé, une texture organique, plus de relief forcément dû au HDR, et vous obtenez une copie parfaitement calibrée pour la 4K, bien lisible et constrastée. 

 

D'autant que le film gagne en naturel avec des teintes plus équilibrées, moins vertes/bleues qu'autrefois, pour une atmosphère plus minérale et brute qui colle totalement au sujet. 

 

Si quelques rares défauts et flous demeurent encore (selon certaines caméras), le film de Luc Besson est un plaisir à revoir sous ce nouveau jour. Paré pour quelques belles années de plus.

7
10
son

Les deux pistes françaises ont bien sûr elles aussi été remasterisées et l'ensemble est aujourd'hui plus percutant et claquant (les fameuses portes). Tout sonne plus fort pour une immersion augmentée et un réel effet scénaristique, même si les basses ne sont pas forcément très prégnantes (en même temps, les occasions ne sont pas si nombreuses). Et quel plaisir de retrouver la BO d'Éric Serra, notamment le fameux It’s Only Mystery de l'ouverture. Des pistes propres, dynamiques et des dialogues bien mis en valeur, voir le mémorable d'Adjani : « Votre dîner est nul et je vous emmerde ! ».

8
10
bonus
- Making of de Jean-Hugues Anglade (120')
- Interview Michel Jonaz (17')
- Interview Jean-Hugues Anglade (18')
- Interview coscénariste et monteuse Sophie Schmit (31')
- Interview Didier Grousset, assistant réalisateur (20')
- Interview Didier Nacet assistant décorateur (28')

Un superbe making of signé Jean‑Hugues Anglade, collant au plus près de Luc Besson et de l'équipe technique. Outre le rire caractéristique et enfantin du réalisateur, les images brutes avec son direct montrent bien les longues préparations des caméras, les réglages cascades, l'enchaînement des prises plus ou moins loupées… Avec pas mal de bidouilles pour attacher les caméras embarquées dans les voitures par exemple. Monté dans le style Besson dans ses transitions, il porte bien son nom : un véritable making of qui donne à voir les coulisses du tournage. Un point c'est tout.

 

Les différents entretiens avec la monteuse/coscénariste, l'assistant décorateur, Michel Jonaz pour la musique ou Jean‑Hugues Anglade, permettent d'entrer en profondeur dans le conception d'un film, brossant autant les aspects techniques qu'artitistiques. Une édition pour les fans de Besson et les cinéphiles, le travail de ce dernier étant toujours passionnant à regarder.

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