The Gentle Gunman
Londres, 1941. Tandis que des activistes de l’IRA posent des bombes dans le métro, leur leader Terence Sullivan (John Mills) prend conscience de l’inutilité de leur acte et se désolidarise du groupe. Son frère Matt (Dirk Bogarde), débarqué d’Irlande prend le relais, bientôt convaincu que Terence les a trahis suite à l’arrestation de deux de leurs hommes.
Entre 1940 et 1950, les studios Ealing sont connus pour avoir produit quelques fleurons de la comédie britannique, parmi lesquels Noblesse oblige, L’homme au complet blanc avec Alec Guinness ou encore Tueur de dames, toujours avec l’immense acteur qui donne la réplique à Peter Sellers.
Basil Dearden, ce cinéaste encore méconnu
Réalisé en 1952 par Basil Dearden, The Gentle Gunman est un thriller politique audacieux dans lequel les actions terroristes de l’organisation sont dénoncées et sérieusement remises en cause. Tout comme dans Les combattants de la nuit (Tay Garnett, 1959) ou Le mouchard de John Ford, dix‑sept ans plus tôt, le héros renonce à la lutte armée et tente d’enrayer la spirale de la violence. Un virage pacifiste périlleux dès lors que l’engagement collectif, même irrationnel (Maureen, l’une des activistes, est particulièrement dérangeante dans son rapport à la violence) prévaut sur des vies humaines.
Dans le rôle du frère antagoniste, Dirk Bogarde, tout jeune comédien, livre une prestation formidable et collaborera de nouveau avec Dearden en 1961, où il interprétera un avocat victime d’un chantage homosexuel dans La victime, une révélation pour le public.