The Last Day
Voici un parfait film symptôme, autrement dit un long métrage qui recycle studieusement les recettes de deux blockbusters récents qui ont fait de la catastrophe naturelle (ou presque) leur motif central. À droite, les pensums destructeurs de Roland Emmerich (2012, Le jour d'après), à gauche, le carton coréen de l’année 2006, The Host de Bong Joon‑Ho.
Remplacez la glaciation du Jour d'après par un mégatsunami et le Séoul de The Host par Pusan, une mégapole située au sud‑est de la péninsule coréenne, et vous obtenez The Last Day, un film catastrophes sans âme qui ressemble à un immense copié‑collé.
Une première heure chorale donc, où l’on suit les petites vies de quelques habitants de Pusan : un ancien pêcheur qui peine à faire le deuil d’un collègue disparu lors du tsunami de 2004, un expert en catastrophe naturelle qui s’évertue à convaincre les autorités locales (souvenez‑vous des Dents de la mer) qu’un gigantesque séisme marin menace de ravager la ville, un sauveteur des mers un peu benêt qui tombe amoureux d’une petite lolita bourgeoise, etc.
Résultat, la première heure de The Last Day ressemble à une petite comédie qui empile tous les tics de l’humour asiatique potache. Puis survient la vague, venue du Japon bien sûr, l’éternel rival des Coréens du Sud. Changement brutal de registre. Le film plonge dans le mélo sirupeux : pleurs, cris, sacrifices en pagaille, le tout saupoudré d’effets spéciaux pas toujours crédibles. Une variation sympathique mais parfaitement convenue autour d’un genre épuisé.