The Lost Bus
Un père déterminé (Matthew McConaughey) risque tout pour sauver une enseignante (America Ferrera) et sa classe d’un feu de forêt meurtrier. Inspiré de fait réels.
Inspiré d’une histoire vraie ‑l’incendie de référence aurait détruit quelque 13 500 habitations et fait 85 morts-, The Lost Bus permet à Paul Greengrass (Vol 93, Capitaine Philips, Jason Bourne) de déployer tout son savoir‑faire : cadre serré, caméra immersive, travail précis du son, musique utilisée avec parcimonie. Les images de l’embrasement et les effets spéciaux, habilement combinés, font monter la tension crescendo jusqu’au cœur d’un brasier particulièrement terrifiant et étouffant.
Sans atteindre l’angoisse brute de Vol 93 ni la rigueur de Captaine Phillips, le film s’impose dans le registre du film catastrophe par une efficacité redoutable : la sensation d’être embarqué dans un voyage au bout de l’enfer est bien là.

Paul Greengrass sur le tournage de The Lost Bus © Apple TV+
The Lost Bus, un peu trop mélo
Là où le bât blesse, c’est du côté du scénario, signé Greengrass avec Brad Ingelsby (le créateur de Mare of Easttown). Le duo rate une belle occasion de donner de l’épaisseur aux personnages et du grain à moudre à un Matthew McConaughey pourtant magnétique. Les dialogues, souvent creux ‑parfois au niveau d’un soap‑, ne servent ni les enjeux ni les interprètes. Dès que l’intrigue s’éloigne du feu, elle se fait pesante, lourdingue et inutilement mélodramatique. Plus gênant encore, le film élude totalement la question de ce qui favorise la multiplication de tels sinistres : le dérèglement climatique, jamais évoqué.
Au final, une expérience sensorielle forte, tenue par une mise en scène affûtée, mais un film incomplet qui laisse un goût d’occasion manquée. Dommage.