Twister
Marquée enfant par la disparition de son père, emporté par une tornade, Jo Harding dirige une équipe de météorologues qui tentent de tester une machine inventée par son ex‑mari pour voir l'intérieur des tornades.
Souffle court
Jan de Bont est un réalisateur à la filmographie assez étrange, avec à peine cinq films. Drôle de carrière pour cet ex‑directeur photo qui, quand il s'est mis à réaliser, a commis deux classiques coup sur coup : Speed et Twister, et puis plus rien. Il n'y a donc pas à proprement parler un style Jan de Bont, mais en tout cas, ces deux films ont laissé une marque impérissable sur le cinéma d'action des années 90. Une marque qui n'a pas pris une ride et qui fut d'ailleurs assez novatrice pour son époque.
L'efficacité est le maître mot de Twister. Le film l'est indéniablement avec une réalisation avant tout centrée sur ses scènes d'action. Et autant dire qu'elles impressionnent et font même parfois sourire (ah, la vache volante…). Trente ans plus tard (le film date de 1996), les effets spéciaux fonctionnent toujours aussi bien en 4K, même s'il faut bien avouer que l'action est parcimonieuse comparée aux standards actuels. Réussir à intéresser les spectateurs sur un phénomène météorologique, il fallait oser, d'autant plus que la fibre écolo du film est assez ténue. Pourtant, cela fonctionne.
Vent nouveau
Le scénario signé Michael Crichton est sans doute pour beaucoup dans cette alchimie cinématographique où la psychologie est réduite au minimum et où on a plus l'impression d'aller à la fête foraine qu'au cinéma. Twister se regarde avant tout pour ses images spectaculaires que pour son scénario. Même si le personnage principal, incarné par Helen Hunt, suit un parcours psychologique assez intéressant.
Le (faux) couple qu'elle compose avec Bill Paxton n'est d'ailleurs pas sans rappeler celui que la comédienne formait avec Sam Neill dans Jurassic Park, également écrit par Crichton. Équilibrant parfaitement action, humour et drame, le film est un crescendo de sensations aboutissant à un final digne d'un grand huit. Le réalisateur aime casser et détruire, et le film a un petit côté régressif assez jubilatoire.
Au final, si on passe un bon moment, c'est tout de même surtout la prestation délirante du génial et regretté Philip Seymour Hoffman, que l'on gardera du film.