Une Chinoise
Léopard d’Or (mérité) au dernier Festival de Locarno, Une Chinoise cale son pas sur Meï (Huang Lu), une jeune Chinoise qui, un jour, décide de quitter son village natal pour la ville. Mais l’expérience vire au désastre : licenciée d’une fabrique de vêtements, elle trouve un travail dans un salon de coiffure qui sert aussi de lieu de passes. Là, elle rencontre et tombe amoureuse de Spikey, un tueur à gages qui travaille pour la mafia locale. Mais celui‑ci est tué. Mei trouve alors des liasses de billets et s’envole pour Londres. Mais encore une fois, la déception est au bout du chemin.
« Mon film, explique la réalisatrice Guo Xiaolu, peut être considéré comme une étude de la société chinoise. Tous les jeunes veulent quitter la Chine d’aujourd’hui. Ils essaient de sortir du système communiste ‑dans lequel ils ne se reconnaissent pas‑ afin de trouver leur identité dans un monde capitaliste globalisé. C’est le propos de mon film, dont l’héroïne, Mei, en est la parfaite illustration ».
Version inversée de La Chinoise de Godard, l’une des références centrales du film, Une Chinoise décrit à merveille cette jeunesse en quête d’un avenir meilleur qui, magazines de mode à la main et iPod dans les oreilles, rêve partout des mêmes choses, et erre dans le monde à la recherche de son identité. Une petite merveille d’existentialisme contemporain.